Comme un long chapelet de douleur ou de joie,
Trois cents jours ont passé, sans presque qu'on les voie;
Et le salut d'adieux que l'on donne au dernier
Au seuil du nouvel on accueille le premier.
Sur ceux qui sont partis, pourquoi verser des larmes?
Laissons-les aller sans qu'ils nous causent d'alarmes,
Et ceux qui de l'an franchissent déjà le seuil
Ne doivent pas pour nous avoir des airs de deuil.
Qu'importe qu'ils soient faits de douleur ou de peine ?
L'Ave du chapelet qui lentement s'égrène,
Ou qu'il soit dit d'une mélancolique voix,
Le soir, par l'aïeule qui pleure quelquefois,
Ou par la voix rieuse d'un enfant candide
Qui fouille en souriant l'azur clair et limpide,
N'est-il pas, quand il monte vers le grand ciel bleu,
Également cueilli par les anges de Dieu ?
(Adalbert Trudel, Première moisson, Québec,
Le Soleil, 1929, p. 133)
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