28 octobre 2017

L’impératrice de l’Ungava

Alexandre Huot, L’impératrice de l’Ungava, Montréal, Edouard Garand, 1927, 56 P.  Coll. Le roman canadien, no 38 (Illustrations d'Albert Fournier) (Supplément p. 57-64)

Sur un bateau qui le mène à Tadoussac, Jacques Normand, un brillant ingénieur, rencontre une jeune et riche Américaine en mal d’aventures : Edith Darlington. Normand compte se rendre dans l’Ungava. « Après avoir fouillé les livres des explorateurs, il en était venu à la conviction qu’il y avait dans cette région vaste et nue du pays des mines d’or d’un richesse inouïe. Jacques était un ardent patriote. Il réclamait pour sa province, le Québec, l’indépendance économique. » Edith et le père Boulianne, un spécialiste de la Côte-Nord se joignent à l’aventure. Les trois se rendent aux Escoumains (sic), puis à Betsiamits, afin de trouver des équipiers. 

À Tadoussac et aux Escoumins, Jacques Normand reçoit des messages d’une mystérieuse impératrice de l’Ungava. Les Montagnais qu’ils rencontrent semblent en savoir long sur son compte mais se tiennent cois. Jacques, Edith et le père Boulianne rencontrent à Betsiamits Cadaboushtou « le roi de toutes les tribus de Montagnais et de Nascapis de la Côte-Nord ». Ce dernier est déjà allé en Ungava et il accepte de les accompagner à la condition que ce soit lui qui dirige l’expédition. L’équipée se rend à Godbout, visite les alentours. Finalement, Cadaboushtou annonce le départ de l’expédition. « Dans quelques heures la rivière Pentecôte paraîtrait devant eux, et ils la remonteraient jusqu’à sa source. Le village de Saint Patrice de la Pentecôte serait le dernier endroit civilisé qu’ils verraient. Après ce serait l’immensité silencieuse de la forêt, l’immensité lamentable des steppes plus au nord, le froid polaire, le froid de la mort. Et ils s’en allaient là, vers l’inconnu, le terrible Ungava, le Nouveau Québec, que personne n’avait encore réussi à pénétrer; ils s’en allaient, sans rien connaître, guidés par un Sauvage dont ils n’étaient pas tout à fait sûrs ». Le voyage dure des semaines et un soir, ils se retrouvent tous dans une grotte : Cadaboushtou leur offre une liqueur mystérieuse et, au réveil, ils sont dans une ville inconnue, tout à fait moderne : Orsauvage. Ils rencontrent l’impératrice de l’Ungava, une jeune Montagnaise d'une beauté éblouissante, éduquée par les Religieuses de Québec. Celle-ci a eu vent de la présence d’une mine d’or, et c’est à partir de cette richesse qu’elle a construit sa ville amérindienne. Le tout se termine en queue de poisson, nos aventuriers devant quitter au bout de quelques mois.
  
Le roman souffre de bien des problèmes de conception. Les personnages sont mal définis, deux sont pour tout dire inutiles : Edith et le père Boulianne. Ce dernier traîne dans ses bagages un paquet de livres dont il nous lit des passages à l’occasion. Ce n’est pas très habile ce moyen de documenter le récit de la part de l’auteur, vous l’admettrez. Quant à Édith, on ne saurait dire ce qu’elle fait dans cette aventure.  On croyait au début qu’elle serait la protagoniste d’une intrigue amoureuse, mais non, rien! Si elle représente le capitalisme anglo-saxon, cela ne tient pas la route. Quant au fier héros, ses grandes idées patriotiques s’effilochent au premier contact avec un Amérindien et, encore davantage, devant l’impératrice dont il est amoureux.

Les trois quarts du récit — attente interminable — nous préparent à découvrir un monde nouveau; hormis le fait qu’Orsauvage est en Ungava, rien ne semble surprenant dans cette ville qui ressemble à s’y méprendre à Montréal ou Québec : « Jacques ouvrit tous les rideaux. / Il y avait trois fenêtres dans sa chambre. / À travers l’une d’elles, de plus en plus stupéfait, il vit, au-dessous de lui, une ville, oui, une véritable ville dont les habitants s’agitaient dans les rues où défilaient des automobiles de luxe, des camions, des voitures tirées par des chevaux.» L’auteur essaie de nous convaincre que les Autochtones ont développé un nouveau cadre social, mais les exemples qu’il nous sert sont loin d’être convaincants. « Malheureusement, mesdemoiselles et messieurs, leur croyance au messie était entachée d’une détestable immoralité, comme c’est généralement le cas pour toutes les croyances qui ne sont pas chrétiennes. Les Sauvages prétendaient que cette Impératrice de l’Ungava allait se créer distributrice d’une infernale prostitution en donnant aux Sauvages des centaines de femmes blanches merveilleusement belles dont ils feraient leurs esclaves. » Une telle phrase, à elle seule, par ses a priori, discrédite la supposée sympathie de Huot pour les Autochtones. Huot les décrit comme un peuple dégénéré qui ont besoin d’un Messie. Pour retrouver leur âme, les Autochtones ont choisi de repousser la religion catholique, du moins pendant un temps. « Aujourd’hui je vous déclare: les Montagnais, Nascapis et Esquimaux reviendront à la foi chrétienne quand le monde les aura vus, contemplés et admirés dans la ville unique d’Orsauvage. » En dehors de l’Église, point de salut!

Là où le bât blesse encore plus, c’est dans la société de remplacement proposée. L’entreprise de l’impératrice de l’Ungava en est une de régénération. Se régénérer en copiant les Blancs, semble nous dire Huot. À ce que je sache, les Indiens de l’époque ne couraient pas après la richesse, donc n’auraient pas créé une société industrielle, matérialiste, très hiérarchisée. C’est une vision de Blanc qui projette ses fantasmes sur les Autochtones.

Alexandre Huot sur Laurentiana
L’impératrice de l’Ungava

Édition numérique récente disponible à la BAnQ

21 octobre 2017

Leur âme

Jean-Chauveau Hurtubise, Leur âme, Louis Carrier, Montréal et New York, 1929, 187 pages.  (Préface d’Olivier Carignan)

En préface, Louis Carignan nous explique ce que devrait être un roman. L’observation assidue de la vie ambiante (donc des innombrables « âmes » qui nous entourent), ainsi que le style seraient les atouts du bon romancier. Hurtubise, lui, « a courageusement entrepris d’étudier l’âme de la femme ».

Georges Derval écrit un traité anti-féministe intitulé « L’Âme de la Femme Contemporaine » pour se venger de Gisèle Monnier qui l’a quitté pour un partenaire plus âgé, mais plus fortuné.  Entre-temps, il est engagé pour donner des cours privés à Claude de Roure, une jeune fille de 19 ans, toute naïve, dont  « les  lèvres [sont] divinement modelées pour le baiser ». Il en tombe amoureux et son sentiment est partagé. Pourtant, quand Gisèle  Monnier, son ancienne flamme devenue veuve, le relance, il lui saute dans les bras.

Le livre de Georges paraît et il est démoli par la critique.  Un de ses amis convainc Gisèle Monnier de s’éloigner : il y va du bonheur de Georges. Abandonné une seconde fois, démoli par la critique, ce dernier tombe malade et vient bien près d’y perdre la vue. L’ami rencontre Claude et lui demande de voler au secours de Georges. Leurs amours reprennent. Les trois déménagent à Gaspé, les deux hommes se consacrant à la littérature, Claude se contentant de les admirer.  « Elle aimait à le voir composer. Elle aimait à saisir la lueur vive et inspirée qui s’allumait alors dans ses yeux. À la pensée que cet homme savant, à l’air grave, l’aimait, l’adorait, elle éprouvait un sentiment de légitime orgueil. Quelquefois elle s’approchait de lui, s’assoyait sur le revers de sa chaise et, appuyant sa jolie tête blonde contre la sienne, d’une voix câline… »

À lire le résumé, vous avez dû comprendre que l’histoire est tirée par les cheveux. L’intrigue est invraisemblable, les personnages sont superficiels, leurs motivations ne tiennent pas la route, les idées sont banales, il n’y a pas de qualité d’écriture, on subit maintes répétitions… et on ne découvre pas « l’âme de la femme », beaucoup s’en faut.

Georges écrit un soi-disant traité antiféministe, mais on n’a pas accès au contenu, sinon à deux trois clichés sur la femme. Il lui reproche quoi ? D’être vénale, inconséquente, envieuse. Il est le fils spirituel d’un grand maître à penser, mais on ignore tout de son mentor. Désolé, malgré toute ma bonne volonté, je n’arrive pas à trouver la moindre qualité à ce roman. 

Quelques extraits

« La femme est trop envieuse de la femme pour qu’une amitié sincère existe entre elles. Pour parvenir à son but, pour atteindre son idéal, la femme n’hési­tera pas à se servir d’une autre femme comme piédestal. Quoi que l’on en ait dit, je crois que la plus grande amitié qui puisse exister, c’est celle qui naît entre l’homme et la femme. » (p. 34)

« Certaines femmes, » avait écrit le célèbre maître, « à certains jours vous captivent et remplissent votre cœur d’une joie très grande. Leur âme vous apparaît alors comme un océan d’un calme merveilleux que vous contemplez à l’heure crépusculaire, au moment où le soleil empourpre de ses derniers feux un ciel sans nuages. Cependant, à votre réveil, le lendemain, vous regardez cette même mer et vous vous apercevez qu’elle est sombre et furieuse. L'âme de la femme est ainsi, capricieuse, chan­tante. » (p. 38-39)

« La femme, très souvent, est d’une inconséquence déplorable. Elle a, même pour l’homme qu’elle affec­tionne, des mots malheureux qui le blessent ou le troublent d’une façon singulière Alors qu’il faudrait laisser le silence accomplir son œuvre, elle détruit d’une parole sa chance de succès. » (p. 103)

13 octobre 2017

Les sacrifiés

Olivier Carignan, Les sacrifiés, Les éditions du Mercure, Montréal, 1927, 228 pages.

Daniel vit chez ses grands-parents et travaille dans un bureau. Ses parents vivent pauvrement, les affaires du père allant mal.  Daniel se lie d’amitié avec Robert, un jeune bourgeois, ce qui lui permet d’intégrer le milieu intellectuel. Il entretient une relation d’amitié amoureuse avec Hélène, la fille de son patron, une amie de Robert. On le comprendra, il y a peu d’ouverture pour les intellectuels dans les années 20 au Québec. Le groupe décide de fonder une revue, laquelle va fonctionner pendant un an et cinq mois.

Dans la première moitié de ce roman, de conception plutôt inattendue, on a souvent l’impression d’être laissé en plan. Carignan amorce une action passe à autre chose. On dirait qu’il  cherche le fil de son récit. Tantôt il raconte la vie de sa famille ou celle de ses grands-parents, tantôt  celle du groupe des jeunes intellectuels auquel il est lié. Autrement dit, on se demande qui sont ces sacrifiés dont parle le titre. La génération de paysans qui a quitté la terre pour s’amener en ville ou les jeunes intellectuels, dont les écrits ne trouvent aucun écho ici ?

Dans la seconde partie, l’enjeu devient clair. Après l’échec de la revue, Daniel déprime. À la suite d’une remarque mesquine de son patron (le père d’Hélène qui ne l’aime pas beaucoup), il quitte son travail et fuit ses anciens compagnons. Il se replie sur sa famille. Finalement, son frère et sa famille l’aident à acquérir une épicerie. Hélène tente un rapprochement auquel il ne donne pas suite.

Comme on le voit, Carignan aborde des sujets intéressants. Celui qui est le mieux développé c’est la place qu’occupe la littérature et l’art en général au Canada français, surtout s’ils s’écartent des créneaux où on les cantonne. On comprend la difficulté pour un Canadien  français d’intéresser les investisseurs et les philanthropes, le bassin de lecteurs potentiels étant plutôt restreint.

Quelques extraits

« Un fort lien de sympathie s’est établi entre les deux nouveaux amis. Ils sont devenus de bons copains, selon le sens ému de ce beau mot qui reçut son baptême de feu pendant la dernière guerre. Robert appartient à l’élite de notre société. Daniel, lui, représente cette génération de jeunes qui, sortis des couches inférieures, tendent à monter par l’intelligence. »

« Elle marquait une tendance nouvelle. On ne se contentait plus du caractère délabré qui dénature certaines œuvres des aînés. On réclamait plus d’art subtil, plus de vérité nuancée, plus de simplicité ! La génération qui avait produit la Nouvelle Revue avait été formée aux meilleures sources du goût. Ses idées, en outre, ne dataient plus de cinquante ans. »

« L’œuvre était d’un aîné, un écrivain dont le nom figurait dans certains manuels — que leurs au­teurs ont ironiquement intitulés — de littérature canadienne. C’était encore une de ces histoires où l’auteur racontait, dans une phrase sans vie, sans couleur, les vieilles choses du temps de sa jeunesse: la grange, les vaches, le poulailler et le ber. Depuis vingt ans qu’il produisait, cet auteur, il avait toujours rabâché les mêmes sujets, sans les renouveler. »

«  Savez-vous ce qui fait la supério­rité des ouvrages de Lorand et de Jean ? observa Charles. C’est la simplicité. Simplicité de style, simplicité de texture et naturel partout. . . »

 « … cette Jeunesse qui a soif de beauté, d’idées larges, de vastes horizons. Ils le savent bien, les Sacrifiés, qu’ils sont nés trop tôt, qu’ils n’ont pas leur place dans notre société. Les plus inflexibles s'expatrient, vont chercher ailleurs une atmosphère adéquate à leur organisme. Et le pays perd ainsi de ses meilleurs éléments. Ceux qui demeurent se résignent paisiblement à former un milieu dans lequel leurs descendants pourront vivre. […] / Ces pauvres Sacrifiés ! Ils reprennent leurs sentiers étroits et ombreux, tandis que leur âme est attirée vers les sommets. Ils emportent les vestiges de leurs beaux rêves trop sensibles. Ne les plaignez pas. Ils ne sauraient vous comprendre. Ils ont fait généreusement le sacrifice de leurs chimères. Leurs yeux sont, à certains moments encore, illuminés par le feu inté­rieur qui les a si vite consumés. Ils peuvent vous fasciner par la magie de leur verbe, par la force de leur pensée, par la finesse de leur esprit. Mais ne leur demandez pas d’effort nouveau pour coordonner tout cela, pour rendre ces facultés productrices. Ils n’en ont plus la force. Nés dans un pays dont le mouve­ment intellectuel est à peine vieux d’un siècle, la vie a rapidement usé le peu d’énergie que des hérédités primitives leur avaient légué. Ils préfèrent rentrer en eux-mêmes et conserver leur sourire. Et c’est par là qu’ils sont superbes. / Mais ils restent toujours des Sacrifiés. Et bien d’autres viendront, qui auront le même sort, avant que se forme le noyau spirituel de la Nation. »


Ce roman mérite le détour. Hormis quelques scènes où les dialogues sont plutôt lourds, le sujet est exposé de façon pertinente. 

6 octobre 2017

Mademoiselle Sérénité


Moisette Olier (Corinne P. Beauchemin), Mademoiselle Sérénité, Trois-Rivières, Le Nouvelliste, 1936, 210 pages.

Lors des fêtes du tricentenaire de leur ville, les Trifluviens accueille une délégation française. Parmi eux, se trouve un journaliste qui apprend à Michelle Beauregard que son amoureux, parti étudier en France, a convolé en justes noces. Elle est atterrée. Dans une lettre qui tarde à venir, son amoureux lui explique qu’il la quitte pour son bien. Selon lui, c’est l’amitié plutôt que l’amour qui les lie : « Pauvre petite Michelle! Comprends-tu tu n’as jamais éprouvé rien de tel pour ton vieux Louison et que tu étais absolu­ment incapable de ne jamais ressentir au­tre chose qu’une patiente tendresse pour celui qui voulait être ton compagnon de route?... Qui sait si ton affection ne se se­rait pas changée en résignation un jour ou l'autre?... Si, à la longue, je ne serais pas devenu un boulet à ton pied?... Et qui sait si ta grande supériorité morale n’aurait pas fini par me peser, me désespérer, ou m’in- disposer contre toi?... Cela ne s’est-il pas déjà vu dans les ménages où l’homme se sentait inférieur à son épouse?... » 

Blessée dans son orgueil, diminuée par cet abandon, elle craint par-dessus tout qu'on la prenne en pitié. La nouvelle ne s’étant pas encore répandue, elle continue de participer à la vie sociale (sorties de groupe, guidisme catholique, cercle patriotique) et elle est même courtisée par Jérôme, le copain de son amie Pierrette. Elle décide de partir en voyage pour quelques semaines chez une tante à New York. Au retour, qui est-ce qui l’attend à la gare de Montréal et lui offre de la ramener chez elle? Jérôme. Les deux se fréquentent de façon discontinue. Elle se découvre follement amoureuse de cet ingénieur qu’elle avait imaginé à tort dénué de toute sensibilité artistique.

Je gravis les marches du perron com­me pour m’arracher à ma joie trop arden­te, mais je laissai traîner une de mes mains derrière moi, dans les siennes. J’étais bou­leversée. Mon émotion était mêlée de hon­te d’accueillir si avidement l’amour... mais d’une honte bienheureuse. Je ressentais dans tout mon être un déchirement délici­eux...
— Bonsoir, Jérôme, dis-je avant d’ou­vrir la porte. Il est l’heure de souper, je ne vous invite pas à entrer, je me sens un peu étourdie. Venez me voir plus tard... sou­vent... et ne vous tourmentez pas au sujet du docteur Richard.
J’avais fini ma phrase dans un murmure. Jérôme dut croire que quelque chose se brisait en moi au moment de rejeter dans une nuit éternelle mon premier amour. Il pressa ma main avec une émotion brusque.
J’entrai précipitamment et refermai la porte sans bruit. Mais je ne pus aller plus loin. Je restai là, étouffée de joie, le regard enchaîné à cette grande ombre mouvante qui s’éloignait en emportant mon cœur. (p. 163-164}

Le Carnet du Flâneur
Pierrette, que Jérôme n’a fréquentée que pour se rapprocher de Michelle (c’est ce qu’il dit),  réussit à les brouiller momentanément, mais leur amour finit par triompher. 

Ce roman sentimental fait peu de place au courant régionaliste de la Mauricie, ce qu’on retrouvait davantage dans Cha8inigane (1934) et Étincelles (1936). On évoque rapidement les fêtes du tricentenaire et c’est à peu près tout.  Moisette Olier se rapproche davantage des jeunes auteurs des années 30 publiés chez Albert Lévesque : Éva Sénécal, Jovette Bernier (dans la collection « Les romans de la jeune génération »).  Le roman est raconté au je, ce qui permet d’entrer dans la psychologie de l’héroïne, une jeune femme instruite, cultivée (elle lit les auteurs français et québécois, visite les musées et adore la musique classique). L’analyse psychologique, qui n’écrase pas la narration, me semble assez juste et les réflexions de l’auteure sur l’amour, sans être neuves, sont souvent réfléchies. Olier décrit une facette importante de la condition féminine de l’époque : une jeune fille jouait son avenir dans le choix d’un mari. Ironiquement, c’était peut-être encore plus vrai chez les bourgeois que chez les paysans.


Moisette Olier sur Laurentiana
Mademoiselle Sérénité

Pour aller plus loin :