Michel Garneau, Langage 4 : j'aime la littérature, elle est utile, Montréal, éditions de l’Aurore, 1974, n. p. (32 pages).
Les poèmes sont numérotés de e à g. Encore
une fois, la recherche stylistique est pour ainsi dire inexistante, le sens se développe en reprises et redites, et le langage se rapproche de l’oral québécois.
Malgré le titre, ce petit recueil déborde
le sujet de la littérature. Toute la première partie porte sur l’appréhension
du réel, ce que le premier poème exprime bien.
quand je travaille je rêve plus que d’habitude
rêves dans l’eau de la nuit
comme rêves dans l’air du
jour
[…]
une belle grande partie de
mon travail dans la vie
c’est rencontrer la réalité
dans le rêve
et la même chose à l’envers
parce que j’écris
voyez-vous et ma vie et mon travail se rejoignent
de plus en plus
Tout comme le rêve, la poésie peut modeler le réel, le créer. Comme le voulaient les « poètes de la parole », il faut nommer les choses pour qu’elles existent :
j’aime la littérature elle est utile
j’écris avec espoir pour
tous
dans notre espace littéraire
humblement je travaille à écrire
pour faire ma part dans l’éclaircissement du langage
qu’il devienne commun
c’est au plus haut de
moi-même que je tends
en écrivant fraternellement
pour parler de nous
dans le je que je vis
Le poète n’est surtout pas un être isolé qui se contente de jouer avec les mots : Étrangement
/ c’est souvent dans le dit de nos rêves / qu’on rejoint la réalité des autres.
Michel Garneau sur Laurentiana
Lan ga ge, 1962
Langage I : vous pouvez m'acheter pour 69 cents,1972
Langage II : blues des élections, 1972
Langage
III : l'animal humain, 1972
Moments, 1973
Langage IV : j'aime la littérature, elle est utile, 1974
Langage V : politique, 1974.
La plus belle île, 1975
Les petits chevals amoureux, 1977
Élégie au génocide des nasopodes, 1975,
1979