Georges Boulanger, L’heure vivante, s.n., Québec, 1926, 113 pages. (préface de Louis-Joseph Doucet)
Le recueil compte cinq parties : Pensées
religieuses, Foyer, Choses volages, Badinages et Poème de la vie et de
la mort. Dans la préface, Doucet écrit :
« C’est un livre de poésie qu’il ne faut pas juger comme le ferait la
Statue porteuse de la balance toujours en équilibre en face de
l’humanité. »
Poésie dans la tradition du XIXe
siècle : sonnets, ballades, rondeaux, rimes.
Dans « Pensées religieuses », on lit des poèmes sur Noël, les rois mages, les cimetières. La partie intitulée « Foyer » est assez éclectique : ça va d’un poème sur la maison, en passant par quelques œuvres patriotiques jusqu’à un texte assez philosophique sur le sable, « miroir de l’existence ». « Choses volages » regroupent des petits poèmes sentimentaux, amusants. Les « Badinages » ont plusieurs objets, la plupart, comme il se doit, très légers : « Pour se maintenir gros et gras, / Faut toujours un fromage en vue ». Enfin « Poème de la vie et de la mort » compte 24 strophes. Le poète s’est amusé à augmenter le nombre de syllabes d’une strophe à l’autre. La première est monosyllabique, la douzième est écrite en alexandrin, puis le vers décroit et se termine par une strophe monosyllabique. Le sujet est à l’avenant : on commence par un enfant qui évolue vers l’âge adulte et on finit avec un mourant.
LE CHOCOLAT
Ah oui! ta boîte elle est
jolie,
Ton chocolat il est bien
bon;
C’est bien meilleur que
du bonbon,
Mais voilà, c’est de la
folie !
Moi, je te suis toujours
polie,
Mais mon père, il est
furibond :
Ah oui! ta boîte elle est
jolie !
Ton chocolat il est bien
bon !
Il va falloir que l’on
s’oublie,
Que notre amour soit
moribond
Si tu ne veux faire un
faux-bond,
Car devant mon père tout
plie !
Ah oui! ta boîte elle est
jolie.
6 mai 1924
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