2 avril 2021

La chanson des érables

Louis-Philippe Chagnon, La chanson des érables, Montréal, Le Devoir, 1925, 179 pages (Préface de l'abbé Émile Chartier)

Louis-Joseph Chagnon est né à Shefford le 2 août 1889. Après des études au Séminaire de Saint-Hyacinthe, il étudie le notariat mais devient journaliste.  À partir de 1915, il est traducteur dans la fonction publique à Ottawa. Il décède en 1946.

Le recueil est dédié à sa femme, mais le poème liminaire s’intitule « À mon pays ».

Le recueil compte deux parties : Chanson du terroir et Chanson intime.

Chanson du terroir comprend 25 poèmes. Tout comme Chartier dans la préface, Chagnon s’inscrit en faux contre l’esthétique des Exostistes : « Je préfère, après tout, des vers moins fameux / Qui chantent des sujets tout canadiens comme eux; / Qui recherchent le Vrai plutôt que l’Esthétique ». Quels sont ces « sujets tout canadiens »? La nature, quelques-unes des « grandes figures » de notre histoire, les activités des paysans, les traditions (la guignolée, la Sainte-Catherine), la langue francaise, la « France immortelle » et la religion catholique.

Que retrouve-t-on dans les 30 poèmes de Chanson intime ? Le tout commence par une profession de foi bien que « le monde [soit] un ingrat qui ment et qui te leurre ». « Le credo du poète » commence ainsi : « Je crois en Toi, grand Dieu, maître de tous les mondes » et se termine ainsi : « Ô Dieu, poète grand, je T’adore et je crois! » Toute cette partie baigne dans la religiosité, refuge pour contrer les misères humaines et la laideur du monde.

À MA FEMME

O toi que ma jeunesse a voulu, sur la terre,
Choisir comme compagne et comme réconfort,
Je te sais gré des jours de paix et de mystère
Où je sens, près de toi, mon cœur battre plus fort! 

Je te sais gré de l’ombre ineffable et sereine
Que projettent sur moi ta vie et ton labeur.
Je te sais gré surtout de ta foi souveraine
Qui fait ma nuit plus claire et plus doux mon bonheur.

Je n’aurai pas en vain parcouru cette étape
De la vie, ici-bas, que l’on parcourt à deux.
Dans ta coupe de choix j’aurai pressé la grappe
Et bu le vin d’amour qui fait mon cœur heureux!

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