Georges Boulanger, Fleurs du Saint-Laurent, Éditions canadiennes, Québec, 1929, 154 pages. (préface de l’auteur)
Le recueil est dédié à Camille Roy et Athanase David.
Contrairement à beaucoup d’auteurs qui s’excusent de publier, Boulanger fait preuve de beaucoup de confiance en son art et même en sa préface. « Les préfaces sont nécessaires et utiles et elles sont lues. Elles ne me font pas peur, je les aime et je les recherche. »
Le recueil compte 150 pages d’une seule venue, si ce n’est une section à la fin intitulée « Sonnets ». Cela pour dire qu’il n’y a pas vraiment de structure dans le recueil.
Quant au contenu, on pourrait distinguer plusieurs thématiques. Les poèmes sentimentaux sont assez nombreux, mais plutôt ternes. Les poèmes philosophiques se terminent souvent en « conseils moraux », comme dans « Conseils de mère ». Le recueil contient quelques poèmes de circonstances : sont honorés le curé Turcotte de Sainte-Agathe, l’honorable J. Edouard Caron (une hymne au terroir), Alphonse Désilets. Un autre poème souligne le cinquantenaire de la Garde Jacques Cartier. À quelques reprises, le poète nous sert de petits poèmes sans autre but que de faire sourire, comme dans « L’erreur du petit poulet » : « Un beau petit poulet un jour / S’en vint demander à sa mère / Pour descendre sur la rivière, / Avec les canards faire un tour. » (Oui, la syntaxe est malmenée.)
Là où Boulanger se démarque, c’est dans ses poèmes patriotiques. Non pas que ceux-ci soient originaux ou bien menés. C’est davantage le message. Boulanger prône l’indépendance du Québec. Ses poèmes veulent secouer les Québécois qui, selon lui, se sont endormis dans leurs chaînes. Disons que Boulanger ne mâche pas ses mots. On n’est pas loin d’un appel aux armes : « Mais si par un oubli digne des plus vils traîtres / Vous ne vous tenez pas debout comme un soldat, / Prêt à sauvegarder la cause des ancêtres, / Au sublime passé, vous êtes renégat / Vous devez expier du haut de la souffrance / Le crime d’éviter la juste résistance. » Ou encore : « Aujourd’hui plusieurs nous sommes / À vivre dans ce pays / Mais bien loin d’être des hommes / Nous servons nos ennemis. // Moins fidèles que nos pères / À se servir du fusil / Nous ne serons pas prospères / Tant qu’on sera sur le gril. »
Voir aussi L’Heure vivante
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