La nuit étend son voile sombre
Sur la Palestine où tout dort.
Seule une étoile au fond de l’ombre
Brille comme un lampion d’or.
« Suivez-la » dit une voix pure
Qui résonne dans l’air glacé;
Alors avec un doux murmure
L’étoile se met à marcher.
Les Mages suivent sans encombre,
Guidés par de divins accords;
Sous leurs pas l’obstacle s’effondre,
La douleur n’atteint point leurs corps.
Ils s’en vont malgré la froidure
Sans savoir le but recherché.
Sous le ciel l’obscurité dure;
L'étoile toujours de marcher.
Mais voilà que dans la pénombre
Un palais à l'humble décor,
Environné d'esprits sans nombre,
Apparaît où l’on veille encor.
« Entrez, c’est sous cette toiture, »
« Que dort celui que vous cherchez. »
Ils consultent la voûte obscure:
L’étoile a cessé de marcher.
Donnez-moi, pauvre créature,
Seigneur, pour ne pas trébucher,
Votre divine nourriture:
Étoile qui fait bien marcher.
(25 décembre 1911.)
(Jean B.
Gagnon, Coups de scalpel, 1923, p. 45-46)
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