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9 avril 2021

La voix du cœur

Marie Dénéchaud-Larue, La voix du cœur, Québec, s.e., 1935, 144 pages.

Marie Dénéchaud est née à Deschambault le 12 septembre 1862. Elle épouse Alfred-Pierre Larue en 1884. Elle a donc 73 ans lorsqu’elle publie ce recueil. Ses ancêtres ont détenu la seigneurie de Berthier, dont on trouve d’ailleurs un poème dans le recueil.

La voix du cœur comporte quatre parties. Dans Vers l’idéal, l’autrice partage son amour des lieux emblématiques de la ville de Québec : la citadelle, la porte St-Louis, la basilique, etc. Fleurs du souvenirs nous transporte au temps de l’enfance : des objets choyés, des lieux, son mari défunt, ses parents, des joies et des tristesses sont des sujets de poèmes. « Charmant petit village au bord du Saint-Laurent:/ Bâti sur un haut cap en un superbe site, / Et qui parle à mon cœur du foyer, rappelant / Les tendres jours d’enfance, et disparus trop vite! » Dans Visions d’été, il pousse beaucoup de fleurs. Elle évoque des lieux bucoliques de villégiature du Bas-Saint-Laurent, de Charlevoix. Les Dernières glanes regroupent des poèmes d’inspirations diverses, dont quelques-uns de circonstances, mais aussi certains plus personnels : elle plonge dans le passé, revoit des moments tendres avec son époux, raconte sa solitude, la peur de la mort..

Poésie toute simple, sans prétention, sensible. On comprend que ces poèmes sont le parcours d’une vie. Le rythme (et même la syntaxe) est souvent brisé par les contorsions qu’exigent la métrique et la rime.

 

SOLITUDE

Ma pauvre âme se courbe, en proie à la douleur,
En cette sombre nuit où j’entends la rafale,
Aux aigres sifflements, sourde comme un long râle
Qui gémit de détresse et sème la terreur!

Que pourrais-je espérer! — la tristesse toujours—
Je sens monter en moi comme une lassitude ;
Et pleure en cette nuit de noire solitude ;
Et qui me fait songer au terme de mes jours.

Ah! ce sommeil dernier, qui, me donne frayeur;
Je voudrais m’en aller loin, — dans un coin de terre,
Quelque cloître isolé, je vivrais sédentaire,
Et dans la grande paix, là, m’endormir sans peur.

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