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4 juin 2023

Les trois lyres

Blanche Lamontagne, Les trois lyres, Montréal, L’action française, 1923, 129 pages (Illustrations de Berthe LeMoyne)

Si vous avez le moindrement fréquenté la poésie de Blanche Lamontagne, vous êtes en mesure de deviner quelles sont les trois lyres suggérées par le titre. Sans surprise, il s’agit de l’amour, de la famille et de la patrie. Chaque lyre donne lieu à une partie. 

L’amour est venu lorsqu’elle ne l’attendait plus : « Or, un beau soir, — c’était un de ces soirs d’automne, / Dont la sombre splendeur nous charme et nous étonne / Vers moi tu vins avec des larmes dans la voix, / Courbe sous le fardeau des rêves d’autrefois, / Posant sur moi tes yeux tout remplis de tendresse, / Tu murmuras avec un geste de caresse, / D’un regard où tremblaient la joie et le souci: / - C’est moi que vous cherchez; je vous cherchais aussi. » 

La famille, ce sont la maison natale, les souvenirs d’enfance, la Gaspésie, sa mère : « Des cheveux blancs ornant sa tempe, / Ta mère dans ce coin, sans bruit, / Reprisait le soir, sous la lampe, / Et cousait bien tard dans la nuit... / Lorsque la nuit, tissant sa trame, / Venait dans l'ombre tournoyer, / Ta mère, ange aux traits d’une femme. / Veillait sur son humble foyer... » 

La patrie de Lamontagne, contrairement à ce que l’on a si souvent lu, n’a rien à voir avec les figures historiques. Celle de Blanche Lamontagne tient davantage à la langue française, aux traditions qui se perpétuent, à la manière de vivre des campagnards : « La maison du colon fume sur les sommets... / Que tu me parais belle, ô maison des collines, / Blanche sur la verdeur des savanes voisines ! / Le ciel semble écouter ta respiration; / Tu règnes sur le cœur de notre nation... / Car c’est de toi, colon, que nous vient l’espérance / D’un avenir puissant, de cette survivance / Qui consacre une race au sein de l’univers, / Et fait un peuple fort devant tous les revers. »

 

Blanche Lamontagne sur Laurentiana :



 


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