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16 juin 2023

Dans la brousse

Blanche Lamontagne, Dans la brousse, Montréal, Le Devoir, 1935, 215 pages.

En 1935, l’heure de gloire de Blanche Lamontagne était chose du passé. La poétesse de 46 ans continuait de publier ses poèmes, toujours un peu les mêmes. Ce recueil au drôle de titre sera son dernier.

Il compte quatre « chapitres ». Le premier est de loin le plus intéressant. On y trouve un succédané de l’œuvre de l’autrice. Je vais donc m’attarder sur celui-ci et ne signaler que brièvement les trois autres.

Dans la brousse commence par un hymne à la nature et au paysage de la campagne : « Que j’ai de joie à vous revoir, ô paysage ». Au plaisir de la campagne, elle oppose la triste vie en ville : « Ah! Comme je vous plains, ô tacherons des villes ». Le motif du chant, omniprésent dans son œuvre, resurgit ici et là : « Chantez, ô gais oiseaux cachés dessous les branches /… / Chantons le bois d’érable et la gerbe de blé. » Un autre motif cher à l’autrice, c’est celui de la maison : « L’humble toit qui brille au fond de la vallée / …/ évoque à mes yeux la jeunesse envolée ». Comme toujours, la vie paysanne est magnifiée : « Au champ, quand tout est mûr, le bonheur nous inonde ». Le pays, pour la poétesse, a souvent pour nom « village » : « Qui dira la langueur sereine du village ». Hommage est rendu aux aïeux : « Il me semble qu’il est resté / Quelque chose de leur présence / Qui respire l’éternité. » Sans oublier le Créateur : « Au fond, ce n’est que Vous, c’est Vous seul que je chante ».

Voici un aperçu des trois derniers « chapitres ». L’hiver, ses beautés, le temps des Fêtes ont inspiré Quand mon pays est sous la neige. L’humble vie relate l’histoire d’amour entre François et Louise. Enfin, dans Au Canada, mon pays, mes amours, la poétesse redit encore une fois son amour du pays, un amour qui convie peu les figures historiques mais qui souligne le lien viscéral qu’elle entretient avec la nature canadienne.

En guise d’adieu, voici son dernier poème.


Blanche Lamontagne sur Laurentiana :

Dans la brousse

5 commentaires:

  1. Quand un vers débute par les onomatopées ô et ah, je décroche. Au XVIe siècle, ça passe, mais au XXe...

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  2. Vous êtes sévère! On en trouve au 20e siècle chez Paul Éluard, Saint-Denys Garneau, Anne Hébert, Alain Grandbois…

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    1. On peut les placer ailleurs, mais pas au début, là où tout le monde l'attend. C'est de la poésie, pas un acte notarié.

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  3. Il se peut que je me trompe, mais j’ai l’impression que ces interjections sont disparues dans les années 1960. Ça reste à vérifier, bien sûr.

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  4. Effectivement, ce sont plutôt des interjections que des onomatopées. Si c'était "Boum" ou Crac" ça serait déjà mieux...

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