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19 mars 2021

Papillons d’âme

Joseph-Adolphe Hurteau, Papillons d’âme, Montréal, s.e., 1923, 202 pages. (Préface de l’auteur)

Joseph-Adolphe Hurteau est né le 8 mars 1875 et décédé le 1er janvier 1949.  Il a été journaliste et avocat. Il a publié son unique recueil de poésie à l’âge 49 ans.

« Si je publie quelques centaines de vers qui dormaient depuis longtemps dans la poussière d’un vieux tiroir, je compte évidemment sur l’indulgence de mes lecteurs et de mes lectrices. Ce n’est jamais autrement qu’en tremblant qu’un homme, si confiant qu’il soit en lui-même, ose parler la langue des dieux. // Il y a dans le présent recueil, trois groupes distincts de poésies. Les trois titres : muse collégiale, muse universitaire, muse professionnelle, qu’ils portent, indiquent un peu leur genre et leur mérite. // C'est, en somme, une œuvre de jeunesse que je présente au public. » (Hurteau dans la préface)

Dans la partie MUSE COLLÉGIALE, Hurteau présente des poèmes du jeune homme qu’il était quand il a fait ses études collégiales : des poèmes historiques (Napoléon II et Charlotte Corday), philosophique (Saint-Thomas d’Aquin), chrétiens (dont une rencontre entre un enfant et Jésus) et amoureux : « Si, par hasard sur ton chemin / Tu vois la femme de ton rêve, / Pose ta bouche sur sa main, / Ouvre-lui ton âme sans trêve. »

Sa MUSE UNIVERSITAIRE lui inspire des poèmes qui vont dans tous les sens : la religion, l’amitié, l’amour, la sens de la vie, la mort, la patrie. Il a composé aussi quelques poèmes récités lors d’événements de sa promotion, dont un « appel à Thémis » : « Holà, belle Thémis, un moment de repos! / Conduire ses enfants le fouet sur le dos, / Sans leur laisser jamais un plaisir éphémère, / C’est avoir peu de souci de son titre de mère. »

Enfin, sa MUSE PROFESSIONNELLE convie aussi diverses sources d’inspiration : les grands questionnements, la nature, sa mère, la mort, la religion et la patrie. On trouve aussi quelques poèmes de circonstances : le jour de l’An, Noël, le cinquantenaire de Sœur Marie-Anasthasie, Marguerite Bourgeoys… Avant Gatien Lapointe, il a écrit une « Ode au Saint-Laurent ».

ODE AU ST-LAURENT

Roule sans fin tes flots de gloire !
O Saint-Laurent majestueux,
Sur tes rives brille l’histoire
De nos martyrs et de nos preux.

La bravoure au cœur, sur ton onde
Ils voguaient fiers comme des rois,
Montrant au ciel du Nouveau-Monde
La fleur de lys avec la croix.

Qu’ils étaient nobles, les visages,
De ces intrépides héros,
Se mirant entre tes rivages
Sous la splendeur de leurs drapeaux !

Pour la première fois la France
Chantait dans l'écho de tes bords
Les chants d’amour et d’espérance
De ses braves et de ses forts.

Tombés au fort de la mêlée,
Ils dorment près de tes flots bleus,
Sous leur rustique mausolée
Et sous la tutelle des cieux.

Sur leurs tombeaux vêtus de mousse
Puisse ta vague, aux reflets d’or,
Chanter toujours sereine et douce :
Paix à la Majesté qui dort !

Par eux une France nouvelle
A poussé sur tes bords fleuris
Valeureuse, croyante et belle,
Comme la France de Saint-Louis.

L'antique pirogue sauvage
Ne glisse plus sur ton miroir
Avec l’Indien criant sa rage
Aux brises dolentes du soir.

Sur la forêt qui te couronne
Ne règne plus le Grand Esprit;
Et la voix de nos clochers sonne
Le triomphe de Jésus-Christ.

La verdure de ton rivage,
Teinte du sang de nos aïeux,
Nous dit : fils de Français, courage
Soyez toujours braves comme eux.

Aux bruits de ta berge sonore
Mêlant des Francs les airs sacrés,
Nous bercerons longtemps encore
Nos fils nombreux comme nos blés.

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