20 décembre 2019

Contes de Noël (O'Neil)


Louis C. O'Neil, Contes de Noël, Sherbrooke, Apostolat de la Presse, 1959, 171 p. (1ère édition : 2 vol., 1951)

Le recueil contient 13 contes qui ont peu à voir avec ce qu’on présente traditionnellement comme des « contes de Noël », c’est-à-dire des histoires où priment de bons sentiments qui font appel à l’émotivité du lecteur. Vous savez un « cœur dur » qui se laisse attendrir ou un pauvret qui est secouru par une âme charitable. Les contes d’O’Neil ne s’adressent pas aux enfants… peut-être aux adolescents… d’autrefois. Plus souvent qu’autrement, ils font appel à l’imaginaire religieux des gens d’une autre époque : le ciel, les anges, les moines, les servants de messe, Bethléem…

Ce sont des récits dans lesquels l’intrigue est réduite au minimum.  L’auteur a plutôt opté pour la fantaisie dans le choix de ses personnages : des loufoques, des mystérieux, des animaux, des fleurs, des astres…  On observe aussi une recherche au niveau du langage, d’ordre poétique, parfois sur-écrit, ce qui peut gêner un jeune lecteur.

Quatre contes sont construits sur le même modèle : tour à tour, ce sont les oiseaux (La volière est « aux oiseaux »), les animaux (Noé prépare Noël), les fleurs (Marie parle aux fleurs) et les astres (Les astres à la crèche) qui se regroupent pour rendre hommage à l’enfant Jésus. Par exemple, dans La volière est « aux oiseaux », l’auteur offre un court rôle à une multitude d’oiseaux qu’il se plaît à énumérer.  Même Noël dans la vitrine est un peu conçu de la même façon : les jouets s’animent à savoir qui aura droit à la grande vitrine du magasin.

D’autres contes mettent en scène des personnages un peu facétieux, par exemple un moine qui finit par abimer toutes les statues tant il est maladroit (Paphnuce dans le plâtre), ou un sacristain qui joue un mauvais tour aux enfants de chœur (Les démons de sacristie). Pour continuer dans la veine des contes qui font sourire plutôt qu’émouvoir, citons Quasimodo (une chatte donne naissance à ses chatons dans la crèche) et Entretien avec Saint-Nicolas (une jeune fille espiègle bombarde Saint-Nicholas de questions pendant qu’il répare sa poupée). « Ieschou » (La naissance de Jésus), Noël dans le clocher (Les cloches morigènent la dernière venue qui n’arrive pas à donner un do), La crèche de neige (Un homme crée les personnages de la crèche avec de la neige), et Le boeuf de la crèche raconte ses randonnées (Le bœuf regrette que le mercantilisme contemporain ait remplacé la magie d’autrefois) viennent compléter le tableau.

Ce recueil a connu deux éditions, signe qu’il a eu un certain succès. Quant à moi, les contes de Fréchette, Joséphine Marchand et Louis Dantin lui sont supérieurs.  Louis O’Neil l’a dédié à sa femme et à ses six enfants. Il y a beaucoup d’illustrations, mais l’artiste n’est pas nommé.





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