Wenceslas-Eugène Dick
et Napoléon Caron, Légendes et Revenants,
Québec, L’imprimerie Nationale, 1918, 142 pages.
Le recueil est le fruit de la
collaboration de deux auteurs. Il compte quatre textes : deux récits, un
tableau et un essai.
Le vol au Fantôme, par W.-E. Dick
Magloire Niquet a monté un
subterfuge pour obtenir un petit pactole qui lui permettrait d’épouser
Hortense. Il se déguise en fantôme, se fait passer pour un ancien paroissien qui
avait jadis dérobé 200$ au curé. Pour abréger son purgatoire, il demande aux
villageois de lui apporter les 200$. Mais
c’est sans compter sur Prosper Gagnon qui ne croit guère aux fantômes.
Une histoire de loup-garou, par W.-E. Dick
Le meunier Jean Plante ne croit
pas aux loups garous. Il habite seul dans un moulin à l’écart du village. Un
jour un quêteux se présente et il le repousse brutalement. Ce dernier jette un
sort au moulin : Plante n’arrive plus à le mettre en marche. Durant les
nuits qui suivent, un immense loup apparait à Jean Plante qui finit par
admettre l’existence des loups garous.
Légendes des Forges du Saint-Maurice, par Minié (Napoléon Caron)
Un vieillard raconte au narrateur
différentes légendes, plus fantastiques les unes que les autres, qui ont cours aux
Forges de Saint-Maurice. Tout aurait commencé lorsqu’une certaine demoiselle
Poulin, frustrée de n’avoir pu empêcher la compagnie de couper des érables en
bordure de sa propriété, aurait légué ses biens au diable.
« Mlle Poulin avait aux environs des Forges des terrains couverts
de superbes érables, et M. Bell faisait couper ces érables pour en faire du
charbon. Elle voulut l’empêcher comme de raison ; mais c’est en vain qu’elle
fit procès sur procès, elle ne put jamais rien gagner. Mlle Poulin n’était pas
des plus dévotes : « puisque, dit-elle, je ne puis pas même empêcher les autres
de prendre ce qui m’appartient, je donne tout ce que j’ai au diable ! » Elle
n’avait pas d’héritiers, et elle mourut sans faire de testament se contentant
de répéter : « Je donne tous mes biens au diable ! Ils ne jouiront pas en paix
de ce qu’ils m’ont volé ! »
Les flibustiers de salons, par W.-E. Dick
Ce n’est pas un récit mais un
essai sur le donjuanisme. Les « flibustiers de salon », ce sont les
Don Juan. Dick décrit les débuts du séducteur, ses tactiques, etc. Il les rend
directement responsables de la coquetterie des jeunes filles. En fait, pour lui,
les flibustiers de salon sont des
parasites sans envergure :
« Et
c’est ainsi que de conquête en conquête, de blonde en brune, l’heureux Don Juan
arrive à la satiété du succès. Son cœur blasé se cuirasse d’un triple airain.
Il n’aime plus ; et, s’il continue encore son œuvre de séduction, c’est plutôt
pour satisfaire une sotte et ridicule vanité, que par inclination du cœur et
amour pour les femmes. / Et c’est là une
punition justement méritée ! »
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