Georges Lemay, Petites fantaisies
littéraires, Québec, Typographie P.-G. Delisle, 1884, 213 pages.
Dans une introduction de 17 pages
(!), Georges Lemay nous apprend que ses « fantaisies ont été publiées pour
la plupart dans des journaux et des revues, sous le pseudonyme de Frédéric
Va-t-elle ». Et il nous prévient de ses modestes ambitions :
« Si mon livre, quelque médiocre qu’il soit, fait tomber une larme, s’il
élève une pensée jusqu’à Dieu, s’il relève un courage abattu, j’aurai fait une
bonne action. »
Le recueil compte onze textes.
Deux rêves : L’auteur raconte deux rêves prémonitoires :
la mort de sa sœur et la trahison de son amoureuse.
Souvenir : Souvenir d’une femme aimée. Romantisme. On y cite
Musset.
Entre deux : Marguerite entretient finement la flamme chez
chacun de ses amoureux.
Le travail : Le talent ne suffit pas, il faut persévérer.
Décadence de l’art contemporain. Essai. « Quand on voit tout Paris applaudir à la fille de Madame Angot; quand on voit le Pinafore acclamé du bout du
continent américain à l’autre; quand on voit la foule se délecter aux
compositions d’Offenbach on peut dire que la décadence fait son œuvre. »
Minuit moins trois : Le narrateur, averti en
rêve, sauve un homme de la potence. Encore un rêve prémonitoire.
Pensées : Suite de pensées sur l’amour. Conseils aux jeunes
filles. Essai. « L'âme
virginale qui s'épanouit trop près des séductions sociales, est bientôt
entraînée par elles, et tombe dans le Vertige des passions. »; « L'amour que l’on a pour une jeune fille,
diminue invariablement en raison des concessions qu'elle fait aux plaisirs. »
Impressions : Le narrateur vante les beautés naturelles de la
campagne… et de ses jolies cousines. « La
campagne, c'est le séjour de tous les enchantements ; c'est le pays des
resplendissants couchers de soleil et des superbes levers de lune ».
Ce que c’est qu’une mère : Désespoir d’un fiancé et de sa
famille suite à la mort d’une jeune fille. Seule la mère tient le cap.
Épisodes d’une insurrection au Nord-Ouest : Après l’exécution
de Scott, Riel doit fuir. Le narrateur, enfant (l’auteur a fait ses études à
Saint-Boniface), aurait assisté à ces événements.
Folle : Une jeune fille a perdu la raison après que son père
lui ait raconté des histoires de revenants. Thèse sur l’éducation des enfants.
Un drame dans le monde : Un riche épouse une jeune fille
contre son gré. L’auteur dénonce les mariages arrangés.
Il y a un peu de tout dans ce
livre : des récits et des essais, un peu de fantastique, beaucoup d’amour,
un peu d’histoire, de la morale à tous les tournants, un peu d’édification
religieuse. C’est parfois bien écrit, toujours léger, facile.
En apprendre plus sur
l’auteur : Dictionnaire
des artistes et des auteurs francophones de l'Ouest canadien
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