22 janvier 2016

Le Fratricide

Joseph-Ferdinand Morissette, Le Fratricide, Montréal, Eusèbe Sénécal & Fils, 1884, 189 pages.

En plus du roman, le livre contient trois courts textes : la nouvelle « Albertine et Frédéric », le récit « Douleurs et larmes » et la légende « Un revenant ».

Saint-Clément-de-Beauharnois, 18.. Pierre Julien va mourir. Contre son gré, on demande un prêtre à son chevet. Celui-ci finit par lui arracher une confession, ce qui constitue le récit. Dès son enfance, Pierre Julien est connu pour son mauvais caractère : jaloux, malveillant, rancunier. Quand Alexina choisit d’épouser son frère Arthur plutôt que lui, il jure que ce mariage ne se fera pas. Il scie les pieux du quai où celle-ci puise l’eau et elle est sauvée de justesse par Arthur qui passait par là (par hasard!). La date du mariage approchant, voyant que son frère a tout mis en œuvre (il a une maison, une terre, du bétail et une récolte d’engrangée), il passe à l’attaque. Il met le feu et détruit tout, y compris le cheptel. Son frère Arthur en perd la raison et il faudra attendre deux ans avant qu’il la retrouve grâce aux villageois qui ont tout reconstruit à l’identique : sa maison, la grange… Le projet de mariage à nouveau sur les rails, Pierre décide de récidiver, ce dont son père se doute. Il le prend sur le fait, le chasse de la maison. Pierre part pour Montréal, s’acoquine avec des criminels, se fait prendre et se retrouve avec une peine d’emprisonnement de cinq ans à Kingston. À cause de son caractère, son séjour en prison lui vaut maintes punitions, dont des coups de fouet. Quand, cinq ans plus tard, il sort de prison, il est toujours aussi décidé à se venger. Un matin, il se cache dans l’étable de son frère, l’assomme et le pend, simulant ainsi un suicide. Comme il n’habite pas la région, il n’est pas soupçonné. C’est cette confession qu’il fait au curé avant sa mort.

Albertine et Frédéric : Histoire d’amour classique entre une jeune bourgeoise et le commis du magasin de son père. Les parents consentent au mariage sans difficulté.

Douleur et larmes : La petite fille bien aimée d’Arthur et Alice meurt malgré toutes leurs prières. Alice ne lui survit pas et Arthur finit par entrer au cloître.

Le revenant : un homme perdu dans une tempête hivernale, trouve une maison, et est reçu par un revenant.

Récits très superficiels, avec les éléments classiques du roman populaire : un bon et un méchant, campés sommairement, un décor à l’avenant, une suite d’actions pas toujours plausibles, des motivations plutôt floues, la rédemption du vilain.

Lire le roman sur Internet archive ou sur la BEQ.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire