LIVRES À VENDRE

26 février 2007

Chez nos gens

Adjutor Rivard, Chez nos gens, Québec, L'Action sociale catholique, 1918, 145 p.

Ce recueil est la suite de Chez nous, publié en 1914.

La maison
« Il y en avait de plus grandes ; il n'y en avait pas de plus hospitalières. Dès le petit jour, sa porte matinale laissait entrer, avec le parfum des trèfles, les premiers rayons du soleil. Et jusqu'au soir, elle offrait aux passants le sourire de ses fenêtres en fleurs, l'accueil de son perron facile, l'invitation de sa porte ouverte. De si loin que vous l'aperceviez, elle vous plaisait déjà, et, quand vous. Accueillante, rassurante, joyeuse, telle était la maison de nos ancêtres.»

La grand’chambre
Lieu presque sacré qu’on réservait aux grandes circonstances de la vie. C’est là qu’on accueille le curé lors de sa visite paroissiale, c’est là qu’on reçoit parents et amis qui viennent fêter l’arrivée d’un nouveau-né, c’est encore là que l’on veille les défunts. (voir l'extrait)

Les vieux instruments
Le grand van à deux poignées, la fourche à fourchons de bois, le fléau, la faucille, la braye, la petite faux, le javelier, vous connaissez? Ce sont des outils anciens que le progrès a relégués aux oubliettes, greniers et vieux hangars.

La chandelle
Voici le procédé qu'on employait pour fabriquer les chandelles avant que les moules apparaissent. On plongeait à plusieurs reprises une mèche dans un seau de suif bouillant, puis dans un seau d’eau froide. Ainsi s’ajoutaient les différentes couches de cette chandelle qu’on nommait joliment « chandelle à l’eau ».

Le jardin
Dans le jardin, les fleurs donnaient « un air de fête aux carrés de légumes ». « Une fleur, c’est de la terre qui prie. » Le jardin paysan doit montrer « à la fois la terre qui nous fait vivre et la terre qui nous réjouit, la terre qui travaille et la terre qui prie ».

Le ruisseau
Un ruisseau, en fait une petite rivière, délimitait le terrain. Le narrateur se rappelle les jeux, la pêche mais surtout les petits bateaux qu’il confectionnait et faisait naviguer. Ayant revu le ruisseau, il se rend compte qu’il est loin des proportions que lui attribuait son regard d’enfant.

L’abonnéUn citadin, abonné aux ponts (il payait une fois par année le droit de passage), en visite à la campagne, ne se donne pas la peine de se signer devant les croix de chemin qu’il croise sur sa route, ce qui fait dire malicieusement à un paysan qu’il est aussi abonné aux croix de chemin.

La criée pour les âmes
Au sortir de la grande messe, un crieur annonçait les avis publics. Quand venait la fête des morts, le crieur se transformait en « encanteur » et vendait les objets artisanaux ou les produits de la ferme que les habitants avaient offerts à la mémoire des âmes défuntes.

La patrie
La patrie, c'est la lignée des ancêtres venus de France, c’est le patrimoine enrichi de génération en génération, c’est le bien dont vont hériter les enfants. La patrie, c'est aussi la paroisse avec l’Église au centre.

Le travail
Deux vieux, ayant transformé une terre en bois debout en une ferme prospère au terme d’une vie de labeur, décident que le temps de la retraite est venu. Ils vendent à l’encan le bétail et le « roulant » en attendant de trouver preneur pour leur terre. Dès le lendemain, l’oisiveté les taraude, si bien que l’un et l’autre courent chez les voisins pour racheter qui une vache, qui un cheval…

Extrait
LA GRAND'CHAMBRE
À droite, en entrant, c'est la grand'-chambre.
Les fenêtres closes, la porte fermée y gardent un parfum de choses anciennes. Les croisées tendues de papier vert n'y laissent pénétrer qu'un jour discret, fondu dans une ombre douce. Sur le plancher peint, des catalognes courent d'un bout à l'autre en deux lés parallèles. Au centre de la pièce, une table de vieil acajou, meuble précieux resté dans la famille, porte des livres de messe aux reliures plein cuir, des prix reçus à la petite école, des photographies sur zinc dans leurs boîte; à charnières, un album, des souvenirs... Tout autour de la chambre, sont rangés des chaises, un fauteuil, un sofa, rembourrés sous crin noir. Dans un coin, se dresse une haute horloge, au cadran jauni, et qui ne marche point, peut-être parce qu'on ne la monte jamais, depuis le jour où l'horloger ambulant a découvert que dans son mouvement il y avait une roue de trop. Aux murs, un crucifix, des portraits de famille, et cette inscription brodée sur canevas : « Dieu nous garde ». Telle est la grand'chambre. (p. 17-18)

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