Georges Boiteau, Essor vers l’azur, Ottawa-Montréal, éd. du lévrier, 1946, 125 pages. (Préface d’Alphonse Désilets)
Le recueil compte beaucoup de
divisions. Du côté formel, on lit plusieurs sonnets, quelques balades et
plusieurs poèmes de composition libre. Tout cela est rimé d’un couvercle à
l’autre.
Pour ce qui est de la
thématique, elle est on ne peut plus simple. La poésie de Boiteau se révèle
comme un immense hymne à la nature, la nature domestique, celle du laboureur,
mais aussi la nature plus mystérieuse, celle des forêts inconnues, celle de
l’aventure. Même dans les moments difficiles, la nature est toujours là :
le passage des saisons, les différents moments du jour, l’accompagnement des
bêtes et le parfum des feuillages. La mort, l’amour, la désillusion du monde
moderne et la religion s’expriment à travers la nature… Voici quelques titres
de poèmes qui peuvent donner un aperçu de l’ensemble : « L’appel de
la nature », « L’appel du paysage », « Gloire à
l’été », « Au lever du jour., « La mort du soleil »,
« Ballade au soleil », « Tristesse d’automne », « Le
pays enchanté » … Pour Boiteau, le point culminant de cet « essor vers l’azur » est représenté par « les vierges sommets de toute la nature ».
Quelques passages plus inspirés : « Et la brume du soir fait chanter les grenouilles, / Dans la glu des joncs verts et des hautes quenouilles »; « Une brise de mai passe dans la lumière » ; « Aux confins indécis où la clarté recule, / La nuit n’a pas encore atteint le crépuscule ».
Dans le sentier herbu qui mène au potager,
Regorgeant de fruits bleus et d’odeurs de pivoine.
Matinale toujours malgré son air âgé,
L’aïeule douce arrive et longe un champ d’avoine.
Pensive, elle s’arrête aux abords du verger,
Et sourit, en douceur, à son cher patrimoine,
Où croissent dans le bruit d’un bourdon passager,
Les glaïeuls d’or et les lys blancs de saint Antoine.
Elle parcourt l’allée et ramasse un bouquet,
Puis regarde courir, un moment, son roquet,
Qui chasse du jardin les passereaux voleurs;
Et pendant qu’elle fait lentement sa tournée,
Se courbant vers la terre et sur la rose née,
On dirait qu'elle parle à chacune des fleurs.
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