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9 juillet 2021

Vers la lumière

Lionel Léveillé, Vers la lumièreMontréal, Librairie d'Action canadienne française, 1931, 125 p.

Le recueil contient quatre parties.

 

Au grand soleil

Le poète se remémore son village, des vieilles gens, leurs us et coutumes (la guignolée, le fumeur de pipe). C’est du terroir sous un angle très personnel. 

 

Chemin faisant

L’ironie pointe souvent le nez dans l’œuvre de Léveillé. Dans « Chemin faisant », le poète remet en question certaines idées reçues. C’est quoi un Français, un Canayen? Que penser des Francissons (Canadiens qui se prennent pour des Français)? La morale qui coiffe les fables du grand Lafontaine sont-elles aussi justes qu’il y parait?

 

Auvent des nuits

Cette partie est beaucoup moins souriante. Le poète évoque les amours déçues, la vie des pauvres bougres, le « fardeau des nuages noirs », la mort qui «  lentement déambule / Et pousse les noirs corbillards ».

 

Caricature de Léveillé
Vers la lumière

« Gallèze [Lionel Léveillé] a écrit là les plus beaux vers de sa vie poétique. Ils rendent un son pur d’une âme qui a souffert, qui a vécu, qui a cru. C’est, par endroits, de la grande poésie. Des pièces telles que “Judas”, “Le repentir”, “La maison”, “La vérité”, “Croire”, renferment un élan vers la lumière intérieure et elles exhalent un souffle de vérité qui empoigne et qui secoue, en même temps que semble flotter au-dessus de tout cela, pareille à une musique religieuse, la plainte si longtemps contenue du poète enivré. » (C.-H. Grignon, Ombres et clameurs, p. 162)

 

Même si je ne partage pas l’enthousiasme de Grignon, il me semble que la poésie de Léveillé a mieux vieilli que celle de la plupart de ses contemporains. Peut-être que « Je n’ai dit », le dernier poème du recueil, mais sûrement pas son meilleur, peut nous en donner la clef : cette simplicité, que certains décriaient à l’époque, ne gêne pas le lecteur contemporain.


Je n'ai dit

Je n'ai dit que mon coeur inquiet et morose, 

Profond, que nul rêve terrestre n'a comblé.

Nul mâle orgueil à mon âme n'a révélé

Le sonore frisson des vents d'apothéose.

Je n'ai dit que mon coeur inquiet et morose.

 

Sans morgue, ingénument, je n'ai dit que mon coeur. 

D'autres, plus glorieux, pays de mon baptême, 

Diront tes monts altiers, ton ciel, tes bois que j'aime.

Que monte dans l'azur ému leur chant vainqueur!

Sans morgue, ingénument, je n'ai dit que mon cœur.

 

Lionel Léveillé (Englebert Gallèze) sur Laurentiana

Les chemins de l’âme

La claire fontaine

Chante Rossignol, chante

Vers la lumière

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