Alfred Mousseau, Les vermoulures, Montréal, Chez l’auteur,
1908, 88 p.
Edouard a 24 ans. Il va entreprendre sa dernière année universitaire en droit. Il vient
d’une famille petite-bourgeoise de Saint-Germain, dans le Bas-Saint-Laurent.
C’est un étudiant très sérieux qui consacre presque tout son temps à ses
études. Son plus grand loisir, c’est de discuter politique, surtout avec son
ami Ricard. Les deux sont enthousiasmés par un nouveau venu qui
dénonce la corruption du gouvernement au pouvoir. La session passe, vient le
temps des examens finaux, d’abord ceux de l’université, puis ceux du barreau.
Il réussit le tout brillamment, malgré le décès de son père qui le ramène
momentanément à Saint-Germain. Pendant cet interlude, il tombe amoureux de la
meilleure copine de sa sœur, Blanche Coutu. Il doit retourner en ville
puisqu’on lui a offert une position très avantageuse pour un jeune avocat. Il
fait ses preuves, mérite la considération de ses pairs et patrons, écrit dans les journaux. Et contre toute attente, quelques
notables de son comté l’invite à se présenter comme député aux prochaines
élections. Il gagne et il épouse Blanche. Toutes ces actions (et réalisations
du jeune homme) tiennent dans une année et quelques mois.
L’auteur
décrit trois univers : ceux de la politique, du journalisme et des
universitaires. Il est très critique face aux politiciens et aux journalistes.
Aux uns et aux autres il reproche leur malhonnêteté. Quant au milieu
universitaire, il est décrit comme étant à la fois sérieux et bon enfant. Le roman donne lieu à de fastidieux dialogue
politique entre Edouard et ses amis. Mais le thème qui fera le plus réagir le
lecteur contemporain, c’est celui des relations homme-femme. Voici deux réflexions
d’Edouard à propos du mariage :
« Le
mariage m’apparaît comme une longue suite de dévouements et de
sacrifices ; il charge de lourdes responsabilités et astreint à des
devoirs multiples et sérieux. »
« Le
seul moyen de prendre de l’empire sur une femme est de la traiter de haut, avec
bonté mais comme une enfant, et de la mener où l’on veut sans qu’elle s’en
doute.
Toute
autre manière est inefficace.
Mais
il faut à ce jeu, un tact et une diplomatie, qui sont souvent l’apanage des
femmes, de sorte que tel qui croyait faire ce qu’il voudrait de sa femme
devient le jouet de sa fiancée. »
Alfred Mousseau sur Laurentiana
Vermoulures
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