Guy Arsenault, L’eau, la montagne et le loup, Montréal,
Éd. Goglin, 1959, s.p. (Trois bois originaux gravés de Janine Leroux)
Guy
Arsenault (né en 1922, à ne pas confondre avec le poète acadien) a la modestie
d’ajouter « essais poétiques » en dessous de son titre. En effet, on est en droit de se demander si cette poésie était assez aboutie pour donner lieu à un recueil. Disons-le, le propos
n’est pas toujours clair et le discours, suffisamment assuré. Arsenault ose même écrire dans la préface : « Toucher le réel du
bout de l’âme, peut-être en ne touchant rien du tout… »
Sentier nord
En exergue :
« celui qui va du Nord au sud / …et les autres à la lune ». Le poète
décrit la démarche de celui qui cherche. « Je déblayais mon premier
sentier… » On comprend vite que ce sentier est une allégorie de la vie : « Mais
où est la vie, si elle n’est pas là, toute concentrée dans ces rares moments de
lucidité intérieure? »
« Terres
du Nord, arides et sèches, traîtres comme des chats sauvages aux aguets d’une
distraite illusion. » Dans cette partie, Arsenault réfléchit sur la petitesse de la destinée
humaine : « Le père a vécu pour le fils, mettant en lui l’illusoire
espoir de tout ce qu’il n’a pu être… »
Et le loup
À travers
la figure du loup, le poète revendique le droit à une certaine
marginalité : « le masque de la vertu voile parfois la grimace d’une
obligatoire normalité. »
Paroles de feux-follets
« Ma
stupeur fut grande quand soudain, des murmures de voix s’élevèrent en crescendo… »
On vient d’entrer dans la « petite cosmologie » de l’auteur. Des voix
lui parlent, voix de la nature, de la conscience, de l’égalité sociale…
Poésie
et philosophie font rarement bon ménage. Ici, on se demande laquelle est au service de l’autre. Les réflexions, les états d’âmes, que nous sert Arsenault, racontent le laborieux cheminement intérieur d’un jeune adulte à la recherche de ses repères.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire