Jean Nel, (Jean-André
Jeannel), L’empoisonneur, Montréal, Edouard Garand, 1928, 70 pages. (Collection
« Le roman canadien ») (Illustrations d’Albert Fournier)
L’action commence en 1916 et se
poursuit sur une dizaine d’années. Joseph
Lespérance est un ivrogne. Sa femme vient de mourir, le laissant seul avec Jeannette,
une jeune fille de 14 ans qu’il bat quand il est saoul. Il a tôt fait de se
remarier avec la Françoise, une tenancière de bar qui lui donne un enfant
infirme qu’on surnomme Blanche. Buvant de plus en plus, Joseph vole la caisse
des ouvriers, abandonne femme et enfants, se réfugie en Abitibi et s’acoquine
avec un joueur de cartes malhonnêtes. Il doit bientôt fuir la police et il se
retrouve en pleine forêt avec le chercheur d’or Paul Gravel. Il le tue, usurpe
son nom, se retrouve propriétaire d’une industrie au Saguenay et, malade, repentant,
lègue sa fortune mal acquise à Blanche avant de mourir.
Pendant ces années, Jeannette et
la Françoise, à force d’économie et de travail, ont rayé la dette de Joseph. Jeannette a un amoureux, Hector, parti lui
aussi au loin afin de faire assez d’argent pour l’épouser. Il rencontre même le
père de son amoureuse sans le savoir. Quand la Françoise meurt, Jeannette doit s’occuper seule de
la petite Blanche. Le hasard met sur sa route une célèbre cantatrice qui
cherche une servante. Autre hasard, cette cantatrice est la femme abandonnée du
chercheur d’or Paul Gravel.
La cantatrice mourra à son tour
et, de nouveau, Jeannette a beaucoup de difficultés à subvenir aux besoins de
la petite Blanche. Le même malotru qui avait entraîné Joseph dans le crime sait
que Blanche - et si elle meurt, ce sera
Jeannette - doit hériter d’une jolie somme à sa majorité. Il essaie de forcer Jeannette
à épouser son neveu, qui se fait passer pour un docteur. Hector réapparaît juste à temps pour sauver Jeannette et l’épouser.
Récit plein d’invraisemblances, mal composé : il y a plusieurs foyers de narration que Nel relie mal entre eux. L’auteur tire à fond les ficelles du mélodrame : jeune fille victime d’un père alcoolique et violent; enfant infirme victime de criminels endurcis. Pour en savoir plus sur ce livre et son auteur, voir la critique de Maurice Lemire dans le DOLQ.
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