Presque six cents pages bien tassées, vous trouvez que c'est un peu long pour un vieux roman du dix-neuvième siècle? Oui, disons-le, Aubert de Gaspé est un bavard, difficile à arrêter une fois parti. Il existe une version abrégée, une version scolaire (Beauchemin, 1957, 188 pages), qui cerne de plus près le fil de l'intrigue. Elle a été réalisée par Guy Boulizon à la « demande du Conseil de l'Instruction publique ». Je pense qu'on peut lire la note des éditeurs comme une critique implicite du roman : « Il était difficile, en effet, de mettre entre les mains des élèves du cours secondaire, l'édition originale de ce livre; ce classique de la prose canadienne, aux pages tantôt attendries, tantôt hautes en couleur, reste tout de même, l'œuvre d'un vieillard qui vivait dans son passé, le rappelait avec complaisance en y mélangeant ses souvenirs de lecture et des citations d'auteurs antiques. Il en résultait forcément des longueurs, des digressions fastidieuses, une abondance de « notes » et d'« éclaircissements ». Tout cela était fort justifiable dans une édition complète, mais certainement inutile dans un texte scolaire. C'est pourquoi tout ce qui nous a paru sans rapport immédiat avec l'essentiel du récit a été supprimé et remplacé par un bref résumé, mis entre guillemets. De même, certains mots écrits d'une manière sans doute pittoresque mais d'une valeur pédagogique douteuse, ont été rétablis dans leur orthographe normale. Enfin, quelques paragraphes supprimés ici et là en vue de ramener le texte à une longueur raisonnable, ont été remplacés par des points de suspension. »
On trouve facilement, donc à bon prix, cette édition dans les bouquineries de vieux livres. L'édition est illustrée sans que l'auteur de ces illustrations ne soit nommé.
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