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5 juin 2024

Le clitoris de la fée des étoiles

Denis Vanier, Le clitoris de la fée des étoiles, Montréal, Les Herbes rouges, n° 17, 1974, 64 p.

À nouveau, le titre fait référence à la sexualité féminine... La « fée des étoiles » était le surnom de sa compagne Josée Yvon. On a droit à des photos de son sexe, et même en gros plan rapproché. Tout cela est voulu et assumé : il faut détruire les tabous concernant la sexualité (des femmes?) et, accordons-leur, il est vrai que malgré la « libération sexuelle » plusieurs tabous subsistaient.

Le recueil est imprimé sur fond rose aux Herbes rouges. Le paratexte est important : on retrouve un extrait du code pénal, des illustrations originales et/ou reproduites, un exergue de Nietzsche, une préface (une autre!) du Bison ravi (dans laquelle il réfléchit sur l’engagement de l’écrivain dans un « état fasciste »), des citations et à une postface de Josée Yvon.

Je ne peux pas dire que Le clitoris de la fée des étoiles ajoute quoi que ce soit du point de vue idéologique ou esthétique à l’œuvre de Vanier. La seule nouveauté, c’est l’arrivée de Josée Yvon dans le champ littéraire.

Voyons un peu le contenu.

Pour le sexe, on a l’embarras du choix : « Je lui mange ses anti-corps / pénètre jusqu’à l’origine qui sent le fromage / le clitoris de la fée des étoiles saigne entre mes dents / dilue ses désirs dorés dans l’eau des lèvres ».

Le système capitaliste : « Les femmes des membres du parti / arrivent en mustang / un ouvrier dans le coffre / étranglé avec sa médaille ».

Le système judiciaire : « À St-Vincent-de-Paul / les narcomanes et les terroristes condamnés / sont automatiquement référés au Dr Gustave Morf / chef du service pasychiatrique / qui immédiatement leur administre / une séance de chocs / sans anesthésie froid ni curare ».

La vulgarité : « Les images obscènes sont là pour nous rappeler les exigences d’une conscience libérée et subversive ».

La nourriture chimique : « J’écoute Yvon Dupuis / pendant que le jambon cuit dans pisse de singe / la cuisine sent comme chez le sale Steinberg ».

L’action violente : « vous ne nous connaissez pas / l’ordre de votre liquidation est encore secret / nous nous incrusterons comme des emblèmes mongols / nous frapperons n’importe où n’importe quand / surtout dans le dos ».

Quant à Josée Yvon, qui signe le dernier poème du recueil, elle affirme vouloir aller encore plus loin : « le clitoris déclenche le grand mécanisme d’une révolte sans fin ». Elle termine par une déclaration d’amour (ou de dépendance) à l’égard de son conjoint : « Vanier, mon bel ange sombre et rose / toi ma femme qui m’encule / mon Vanier violent et fragile / je peux seulement être dans tes bras, c’est la seule place que je veux être où je veux mourir. »

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Le clitoris de la fée des étoiles 


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