Louis Geoffroy, Les nymphes cabrées, Montréal, L'Obscène nyctalope, 1968, n. p. (livre non relié, tiré à 80 exemplaires, 4 cahiers sous couverture rempliée).
La poésie de Geoffroy dit peu de choses, tout est dans l’effet
qu’elle veut produire (On est en 1968). Il est évident qu’il veut transgresser
des interdits (ou du moins malmener une idée qu’on se fait de la bienséance
dans les rapports amoureux) en décrivant de façon crue sa sexualité, une
sexualité dépouillée de tout romantisme, au ras de la peau, du côté des fluides
et des odeurs. « viens chercher mes odeurs diaphanes / et l'entremêle de
chemises vaines / poussiéreux l'oubli vomit tout / mes lèvres tentent les
saveurs séminales ».
La femme est présentée comme un objet sexuel : « tes
maudites belles cuisses la / route qui serpente / je viens de fracasser un
arbre / aux pylônes en désinvolture / et j'agrippe la corde raide / pour sauter
vers ta bouche terrassée / de verdure ». Le discours n’est pas toujours subtil,
comme le veut la pensée contre-culturelle : « soyons logiquement
plat avec nous même / et dans ma quête de ton âme / je te regarde chier les
facondes odorantes / que la mer regarde / s'emporter et bramer plus que de / coutume ».
De temps à autre le propos déborde du champ de la sexualité… mais si peu :
« j'ai le Québec dans la poche moi / New-York dans la prostate / mon cœur
c'est Cuba / et le F.L.Q. me fait bander ».
Geoffroy se permet la liberté des surréalistes : son discours est souvent discontinu et gratuit. Voici le dernier poème du recueil.
ah cibouère que ma queue dans ta queue
que ton con dans mon con
sont les éclairs de l'immortalité
que je recherche enfin comme le carton
rouge
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Louis
Geoffroy, à tombeau ouvert | Le Devoir
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