Claude Péloquin (1942-2018) est surtout connu du grand public comme auteur des paroles de « Lindberg » de Robert Charlebois et du petit poème sur la murale de Jordi-Bonnet au Grand Théâtre de Québec : « Vous êtes pas écœurés / De mourir / Bande de caves. / C’est assez! » Il a aussi (et surtout) publié plusieurs recueils de poésie. Jéricho a
été imprimé sur les Presses sociales de Michel Chartrand.
Péloquin est une figure de la contre-culture. Rien de tel ne paraît dans Jéricho, son premier recueil dédié… à Henri Bosco.
Dès les
premiers poèmes, on remarque la difficulté du poète à s’arrimer au monde qui l’entoure :
« Il est pesant d’ouvrir les yeux / Sur ces mondes qui
s’affaissent ». Ce n’est pas qu’il ait renoncé, mais plutôt que tout finit
par lui échapper : « Parti en mal d’aimer / S’est cassé en deux pour
battre ses sentiers et de lune / Mais les grands vents l’ont mordu / Au
tournant des villes / Alors est reparti en mal de mer / Pauvre comme riche / Nu
comme taudis ». Comme si, en dehors de l’enfance, de la nature ou des clochards
de New York, iI n’arrivait pas à communier avec la réalité sociale dans
laquelle il baigne. Ici se situe l’image du mur de Jéricho, du mur impossible à
franchir : « L’écho de Jéricho / A sombré au large des sourds / L’armée
des bouffis s’est assise / Farandole de gavés en soi / Qui sèche à la lune / Sans
horizon que le ventre / Les cul-de-sac bedonnants / Ont mis trompettes en fuite/
me jetant comme aumône ». En d’autres mots, un monde dans lequel il ne se
reconnaît pas, un monde qui n’est pas pour lui.
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