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22 janvier 2021

Les fleurs de givre

 

William Chapman, Les fleurs de givre, Paris, Éditions de la Revue des poètes, 1912, 242 pages.

Cinquième et dernier recueil de Chapman. 

Quelques poèmes sont déjà parus dans les recueils précédents.

Le recueil contient plusieurs subdivisions.

Le Givre ne contient que le poème éponyme et on pourrait le considérer comme le liminaire. Le poète décrit la beauté de la forêt couverte de givre et se demande si « tout ce vaste éclat de prodige et de rêve / Devra s’évanouir comme la lueur brève / D’un espoir qui, parfois illuminant nos jours, / Brille quelques moments et s’éteint pour toujours ».

Dans Les preux sont groupés trois poèmes nationalistes et plutôt narratifs : Long-Saut, Cadieux et Montcalm sont les « héros ». S’ajoute un chant patriotique.

L’année canadienne nous offre un poème pour chacun des mois de l’année. C’est une célébration de la nature et de la vie canadienne. « Sur le Fleuve ruisselle une lumière chaude, / Et l’immuable azur sourit au flot mouvant. / Le feuillage tressaille aux caresses du vent. / Où le givre brillait rayonne l’émeraude. »

Les forts loue des figures emblématiques du Canada français : Loubier le trappeur, Bourque le flotteur (draveur) et les Paspéyas plus portés vers la pêche que la glèbe.

Visions offre trois éléments naturels qui allument l’imaginaire, du moins pour Chapman : le paysage de Percé, la première neige et l’Ouiatchouan (la chute de Val-Jalbert). Devant cette dernière : « Nous rêvons, nous voyons, dans l’ombre du grand bois / Se glisser, l’arc au poing, le féroce Iroquois; / Nous entendons, parmi le fracas formidable / Du torrent qui se tord dans le gouffre insondable, / Les longs cris éperdus de prisonniers hurons / Scalpés et brûlés vifs par des hommes-démons, / Les lamentations d’une jeune victime / Qu’un sachem, le front nu, va lancer à l’abîme / Pour calmer la fureur des puissants manitous... »

À la brunante groupe des poèmes dont l’inspiration vogue des plaines de l’Ouest jusqu’à Percé.

Intima verba rend hommage à différentes personnes : artistes, religieux-ses. On y lit aussi un poème ironique, sans doute destiné à Fréchette : « À un lauréat de l’Académie française » : « Et, parce que mon nom à ton livre est scellé. / Je sens, moi qu’un désert sans palmes a brûlé, / L’ombre de tes lauriers descendre sur ma tête. »

Marines contient surtout deux poèmes écrits en mer, lors de voyages en France.

Enfin, Au fil des heures regroupe des poèmes (certains inspirés par des faits divers) qui n’ont pas trouvé de place dans les parties précédentes.

Le Chapman des Fleurs de givre n’est pas différent de celui des recueils précédents. L’auteur peut vous pondre un poème sur n’importe quel sujet, avec une aisance qu’on peut admirer. Nul besoin d’inspiration, il peut rimer n’importe quel sujet. La recette est toujours la même : magnifier les grandeurs de la nature canadienne, célébrer nos héros petits et grands, introduire des figures contemporaines qui s’en trouveront flattées… 

William Chapman sur Laurentiana

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