William Chapman, Les fleurs de givre, Paris, Éditions de la Revue des poètes, 1912, 242 pages.
Cinquième et dernier recueil de Chapman.
Quelques poèmes sont déjà parus dans les recueils précédents.
Le recueil contient plusieurs subdivisions.
Le Givre ne contient que
le poème éponyme et on pourrait le considérer comme le liminaire. Le poète
décrit la beauté de la forêt couverte de givre et se demande si « tout ce
vaste éclat de prodige et de rêve / Devra s’évanouir comme la lueur brève / D’un
espoir qui, parfois illuminant nos jours, / Brille quelques moments et s’éteint
pour toujours ».
Dans Les preux sont
groupés trois poèmes nationalistes et plutôt narratifs : Long-Saut, Cadieux
et Montcalm sont les « héros ». S’ajoute un chant patriotique.
L’année canadienne nous
offre un poème pour chacun des mois de l’année. C’est une célébration de la
nature et de la vie canadienne. « Sur le Fleuve ruisselle une lumière
chaude, / Et l’immuable azur sourit au flot mouvant. / Le feuillage tressaille
aux caresses du vent. / Où le givre brillait rayonne l’émeraude. »
Les forts loue des figures
emblématiques du Canada français : Loubier le trappeur, Bourque le
flotteur (draveur) et les Paspéyas plus portés vers la pêche que la glèbe.
Visions offre trois éléments
naturels qui allument l’imaginaire, du moins pour Chapman : le paysage de
Percé, la première neige et l’Ouiatchouan (la chute de Val-Jalbert). Devant
cette dernière : « Nous rêvons, nous voyons, dans l’ombre du grand
bois / Se glisser, l’arc au poing, le féroce Iroquois; / Nous entendons, parmi
le fracas formidable / Du torrent qui se tord dans le gouffre insondable, / Les
longs cris éperdus de prisonniers hurons / Scalpés et brûlés vifs par des
hommes-démons, / Les lamentations d’une jeune victime / Qu’un sachem, le front
nu, va lancer à l’abîme / Pour calmer la fureur des puissants manitous... »
À la brunante groupe des poèmes
dont l’inspiration vogue des plaines de l’Ouest jusqu’à Percé.
Intima verba rend
hommage à différentes personnes : artistes, religieux-ses. On y lit aussi
un poème ironique, sans doute destiné à Fréchette : « À un lauréat de
l’Académie française » : « Et, parce que mon nom à ton livre est
scellé. / Je sens, moi qu’un désert sans palmes a brûlé, / L’ombre de tes
lauriers descendre sur ma tête. »
Marines contient surtout
deux poèmes écrits en mer, lors de voyages en France.
Enfin, Au fil des heures
regroupe des poèmes (certains inspirés par des faits divers) qui n’ont pas
trouvé de place dans les parties précédentes.
William Chapman sur
Laurentiana
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