Aperçu des différentes collections |
On ne soulignera jamais assez le
travail titanesque accompli par Jean-Yves Dupuis depuis 18 ans pour rendre
accessible notre patrimoine littéraire.
Pionnier dans le domaine, ici comme pour l’ensemble de la francophonie, sans l'aide des grandes institutions, souvent
piraté par des vendeurs sans âme, année après année, il a enrichi sa Bibliothèque électronique du Québec
(BEQ). Si je choisis ce moment pour attirer encore plus l’attention sur son
site et son auteur, c’est qu’il est en train de créer des versions numériques des
innombrables romans à dix sous publiés entre les années 40 et 60 au
Québec.
On a tous entendu parler des aventures
de l’agent IXE-13, l’as des espions canadiens-français, souvent à cause du film
de Jacques Godbout. Certains d’entre nous, qui ont fréquenté quelque peu la
littérature populaire, savent qu’Yves Thériault a écrit sous différents
pseudonymes des romans de gare. Et peut-être connaissons-nous le nom de Pierre
Saurel. Mais, bien souvent, là s’arrête l’intérêt des « littéraires »
purs et durs pour cette paralittérature.
« De 1944 à 1967, les kiosques à
journaux, les étagères des gares et des tabagies sont couverts de ces
fascicules d’une quarantaine de pages en moyenne, aux couvertures monochromes
munies d’illustrations spectaculaires, d’un goût souvent douteux. On les vend
0.10$ (d’où leur surnom de «romans à dix sous»). Le prix montera à 0.15$ dans
les années 60, qui verront la disparition du genre. (André Pelchat, Histoire
des romans à dix sous )
Sous la rubrique « La littérature en
fascicules », en collaboration avec Jean Layette, qui semble être un
véritable spécialiste et un passionné du genre (il est l’auteur du Blogue de l’agent IXE-13, du Manchot et
du site Littérature
Québécoise en Fascicules 1941 – 1970), Dupuis nous offre quelques centaines
de romans en version numérique. Pour que vous compreniez bien que ces deux « messieurs »
n’ont pas chômé en février, jetez un œil à la liste des romans qu’ils ont ajoutés à la
BEQ.
Déjà numériser un livre (quand la marge intérieure
est insuffisante ou que certaines encres sont à moitié effacées) est un travail
fastidieux qui demande de l’attention, surtout pour le livre fragilisé qu’on risque
de casser. Mais encore, après cette étape, faut-il le relire car la numérisation
n’est jamais exacte : maintes coquilles se sont glissées (des « o »
lus comme des « e », des « i » devenus des « l »,
certains mots complètement changés...); et encore plus, on doit souvent corriger
le livre (sans le dénaturer), surtout lorsqu’on travaille sur des romans à dix
cents, mal écrits ou écrits trop rapidement, bourrés de fautes, d’incohérences
typographiques…
Je ne connais pas ces romans à
dix sous. Je connais un peu mieux le précurseur du roman populaire au Québec
(curieusement des romans à 25 cents) : Le roman canadien aux éditions Édouard Garand (1923-1944). Plusieurs œuvres de cet éditeur ont été numérisées, souvent en version PDF
image. Projet Québec/Canada Le
Roman canadien sur Wikisource veut
rendre accessibles sous différentes formats (EPUB PDF MOBI) les 78
fascicules que nous ont laissés les éditions Garand dans cette collection. Déjà quelques titres sont
disponibles en téléchargement.
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