LA NUIT DE NOËL
Devant toi, ô mystère ! un sombre enfer s'enfuit.
L'univers attentif, dans un profond silence,
Écoute émerveillé. Au milieu de la nuit,
Tout à coup, dans l'espace, un coin du ciel immense
S'entrouvre, et laisse voir à nos yeux éblouis
L'éclatante splendeur d'une fête éternelle,
Et les accords, divins, que l'oreille a ouïs,
Ont frappé les échos d'une harmonie nouvelle.
Que se passe-t-il, alors, au-delà du ciel bleu ?
Écoutons un instant la voix pure des anges
Qui entonne, là-haut, près du trône de Dieu,
Un cantique nouveau publiant ses louanges.
Ces voix angéliques, dont les accents touchants
Ont retenti, jadis, au sommet des collines
De l'humble Bethléem, nous disent dans leurs chants
« En face de la crèche, il faut que tu t'inclines ;
« Car, dans ce faible enfant que le froid fait pleurer,
« Tu dois reconnaître un Dieu qui s'est fait homme ;
« Celui qu'à deux genoux tu dois seul adorer.
« Cet enfant de la crèche est celui que l'on nomme,
« Au ciel, sur la terre, Jésus, Notre Sauveur.»
Et ce divin concert des célestes phalanges,
Chaque année se répète avec joie et ferveur
Par les chrétiens fidèles à imiter les anges.
(Edouard Lavoie, Mélanges poétiques, 1922)
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