Le second recueil de Jean Gauguet est assez différent du premier (Cendres de sang). L’ambition esthétique est plus grande : certains poèmes sont même tout à fait surréalistes.
Dans « Atomitude », la première partie, Gauguet dénonce toutes les violences, à commencer par la guerre : « Tel un poignard à haute voix / nous dénonçons la guerre / cancer qui mine la planète / jusqu’aux racines dorsales ». La guerre n’est que l’épiphénomène d’un monde en manque d’idéal : « l’homme se gave de haine / le symbole bancaire engendre les armes et la névrose ».
Dans « Amour », seconde partie dédiée à Paulyne Dion-Larouche, certains poèmes s’adressent à son amoureuse (« Je suis la mer sur tes yeux de jonquille »), mais d’autres tentent plutôt de dire la grandeur de l’amour : « le mariage du bleu et de la sève sera leur plénitude / demain les arbres enfanteront / car le froment se fait sentir sous l’écorce ».
Dans « La saignée du pain », dernière partie, le poète évoque son mal de vivre. La saignée du pain, c’est en quelque sorte la rançon qu’il faut payer à la vie.
AUX manchons des jours sanglés
grince le soc des heures
geint la roue du délire
le bon grain dans les sillons d’asphalte
titube à en perdre la tige
que de pas trépassent avant la moisson
le sang tire la charrue
la main s’étrangle aux manchons de la vie
c’est la saignée du pain
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