Alonzo Cinq-Mars, De l’aube au midi, Québec, Édition de la
Tour de Pierre, 1924, 122 pages.
Le recueil est très découpé. Huit
parties suivent le poème liminaire. Déjà les titres nous fournissent un bon
aperçu de ce qu’on va lire : Intimement, Au fil de l’heure, Amoroso,
Religioso, Martiales, Provinciales, Chansons, Fantaisies.
Cinq-Mars, comme tant d’autres,
commence par des excuses : « Mes amis, je m’accuse / d’avoir écrit
des vers, / d’avoir vu l’univers / par les yeux de ma muse. » Intimement
regroupe des poèmes écrits entre 1907 et 1924. Les sujets abordés vont des
idées noires d’un jeune homme à l’attendrissement d’un père de famille devant
ses enfants. Au fil de l’heure contient une série de poèmes de
circonstances adressés à une personne précise. Dans Amoroso, on retrouve
les motifs habituels de l’amour, du serment amoureux jusqu’à son effilochement,
parfois sur le mode humoristique. « On dira que je suis bien tendre, / que
mes vers sont trop amoureux / et que ce sont là de ces jeux / capables de me
faire pendre. » Dans les quatre poèmes de Religioso, l’auteur témoigne
de la force de sa foi. La guerre est toute récente et, dans Martiales, il
rend hommage à ceux qui y ont participé : une chanson patriotique, une
apologie aux héros disparus, une « action de grâce » pour saluer la
victoire. Dans Provinciales, Cinq-Mars célèbre différents lieux qui lui
sont chers, dont son village natal. « Je ne puis revoir ton hameau, / Saint-Edouard-de-Lotbinière,
/ sans que se mouille ma paupière / pour pleurer mon lointain berceau. » Suivent
six chansons d’amour, légères et teintées d’humour, probablement mises en
musique. « Au cou de Jeanne insolemment / S’en vint se poser une mouche. »
Enfin, Fantaisies regroupe quelques poèmes disparates, eux aussi légers,
dont cette adresse au lecteur qui vient clore le recueil : « Quant
aux autres, moins indulgents, / qui n’en ont ont pas eu pour leur argent, / je
compatis à leur désastre. // Qu’ils réclament donc sans façon; / mon éditeur
est bon garçon : / il leur remettra bien leur piastre! »
Cinq-Mars a 43 ans quand il
publie ce recueil. Il a rassemblé des poèmes épars, écrits sur une période
d’une vingtaine d’années, qu’il tente tant bien que mal de faire tenir
ensemble. De l’aube au midi évoque
le mitan de la vie. Le recueil avait sans doute valeur de bilan pour l’auteur.
Sur Alonzo
Cinq-Mars
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