Alexandre Huot, Le trésor de Bigot, Montréal, Édouard
Garand, 1926, (54 pages + 14 pages) (Collection « Le roman
canadien » no 23)
La tombe de Marcel Morin a été
vandalisée. Le curé de Saint-Henri-de-Lévis a vite fait de confier l’affaire au
« fameux » détective Jules Laroche.
Il découvre que ce Marcel Morin, mort il y a très longtemps, était un
garde de l’intendant Bigot. Ce dernier, voyant venir la chute de la
Nouvelle-France, lui aurait confié un trésor que Morin devait lui expédier en
France après les hostilités. Morin, ne voulant pas le rendre au triste
Bigot et encore moins aux nouvelles autorités en place, l’a tout simplement
caché et en a confié le secret aux membres de sa famille. Avec le temps, le
trésor et son secret ont été en partie oubliés. Des bandits, ayant eu vent de l’affaire, ont
cru que le trésor se trouvait dans la tombe de l’ancien garde de l’Intendant. Mais, en
fait, il est beaucoup mieux caché que cela, si bien que même les descendants de
la famille Morin ne sauraient dire avec précision où il est. S’engage une course entre Jules Laroche et les bandits pour mettre la main sur le butin. (Pour connaître la suite, il faut lire le bouquin.)
Alexandre Huot a joué un rôle
important dans le développement du roman populaire au Québec. Il a écrit
beaucoup de romans policiers, romans de gare comme on dit, sous le pseudonyme
de Paul Verchères. On peut en lire un certain nombre sur le site
de la BeQ. On lui doit aussi un roman de science-fiction (L’impératrice
de l’Ungava).
Huot utilise les éléments
classiques du roman policier : un forfait a été commis, un brillant
détective et son assistant, qui lui sert de faire-valoir, s’amènent sur les
lieux et percent progressivement le mystère. Le trésor de Bigot n’est pas pour autant un récit à énigme à la
Conan Doyle ou à la Agatha Christie, même si Huot n’épargne pas ses
raisonnements aux lecteurs. On est davantage dans un thriller : des coups
de feu sont échangés, des personnages sont enlevés et même soumis à la torture,
les protagonistes se lancent dans des poursuites automobiles dangereuses… On a
même droit à une courte histoire d’amour entre le détective et la descendante
des Morin.
Il est surprenant de constater
qu’on puisse situer une histoire policière dans un lieu comme Saint-Henri-de-Lévis. En
fait c’est toute cette région qui borde l’Etchemin qui est mise en scène :
Lévis, Sorosto, Pintendre, Saint-Anselme. Québec occupe aussi une bonne place
dans le récit. Comme les automobiles sont omniprésentes, les
routes et certains points de repères sont souvent évoqués. Bref, l’intérêt du
roman va au-delà de son intrigue policière.
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