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14 mai 2023

La rue des Forges

Philippe La Ferrière, La rue des Forges, Montréal, éd. Albert Lévesque, 1932, 173 pages. (Illustrations de l’auteur) 

Philippe La Ferrière (1891-1971) a connu une vie mouvementée et bien remplie : il a étudié la peinture à Paris, il a été inspecteur des finances à la BCN, il a travaillé comme caricaturiste, il s’est engagé lors de la guerre 14-18, il a été journaliste au Nouvelliste de Trois-Rivières, libraire à Québec, bibliothécaire à la Bibliothèque Saint-Sulpice et j’en passe. Il a aussi été l’un des membres fondateurs de L’Arche dont j’ai brièvement parlé lors de la présentation de Figurines d’Edouard Chauvin.

 

Il a produit des radio-romans et publié deux recueils de « pages fantaisistes » : La rue des forges (1932) et Philtres et poisons (1954).

 

Les pages fantaisistes qui composent La rue des forges ont d’abord paru dans Le Nouvelliste. Il a divisé son recueil en trois parties : Dans la rueChez-soi et Aventures singulières.

 

DANS LA RUE regroupe six billets (c’est ainsi qu’on nommait ses textes dans Le Nouvelliste). La fantaisie commence par le nom farfelu dont il dote ses personnages : Zénophon Fourbi, Laurent Laridelle, Zénophon Truquemuche, Zoé Fleurimont, Lucien Rangetoey, Stanislas Sonnepas, Xavier Verroir, Envers Etcontretous. Et qu’est-ce qui arrive à tout ce beau monde : l’un s’est perdu dans Trois-Rivières, un autre achète les lièvres qu’il est censé avoir chassés, l’un est impliqué dans un accident d’automobile, un autre se plaint des cadeaux du jour de l’an qui gâchent sa vie, un homme fort accomplit un tour de force de trop, une colonne de circulation est renversée par un chauffard. 

 

CHEZ-SOI regroupe huit billets qui mettent en scène de petits drames familiaux, entre mari et femme, frère et sœur, parents et enfants et, même, entre maître et domestique. Au total, la famille apparaît comme une arène que régissent les problèmes d’argent et de jalousie. Les hommes sont faibles et insignifiants et les femmes, guère mieux. 

 

AVENTURES SINGULIÈRES est une partie beaucoup plus éclectique. L’auteur raconte divers faits cocasses, fantaisistes, avec les préjugés de l’époque concernant les Noirs, les Asiatiques et les Autochtones. La meilleure histoire est probablement celle de ce condamné à mort dont on a retrouvé le chapeau sur les lieux du crime et qui réclame SON chapeau après avoir été déclaré non coupable. L’auteur nous certifie que l’histoire est vraie. On lit aussi deux histoires fantastiques qui s’avèrent des farces.

 

La Ferrière est très branché sur ce qu’on suppose être la modernité de son époque : l’automobile avec mention des cylindres, le charleston au son du jazz, la radio qui diffuse tant bien que mal la musique. Chose étonnante, on boit beaucoup, on fume le cigare. Les rues de Trois-Rivières et les paroisses alentours sont fréquemment nommées. Dans la dernière partie, La Malbaie et New York servent aussi de toile de fond.


L’auteur offre une image défavorable de la petite bourgeoisie : elle est mesquine, vaniteuse, hypocrite.  Il se moque de certains travers humains, mais le plus souvent il raconte simplement pour le plaisir de raconter.

 

Voir LE CRALA


  

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