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18 décembre 2020

Versions (Dugas)

Marcel Dugas, Versions, Montréal, Maison Francq, 1917, 88 pages. 

Dugas présente deux poètes français étiquetés « catholiques ». Totalement oublié dans le premier cas, et en voie de disparition dans le second : Louis Cardonnel et Charles Péguy, deux poètes que je n’ai jamais lus. 

Louis Cardonnel
« L'abbé Louis Le Cardonnel, en religion Frère Anselme, né le 22 février 1862 à Valence et mort le 28 mai 1936 à Avignon, est un poète français. » (Wikipédia) 

Ce qu’il aime de Cardonnel, « c’est qu’il est surtout un poète qui dépasse les écoles et les réconcilie toutes dans son art ». Et s’ensuivent plusieurs digressions qui traitent de la situation au Québec : « Les sentiments benêts d’un patriotisme de tous les jours, faux, ridicules, grotesques, si bien en cours dans un pays comme le Canada, sont étrangers à ces inspirations. La théorie bornée d’une littérature essentiellement autochtone, sacrifiant la gamme infinie des expériences humaines, l’histoire des peuples et des individus, les civilisations contraires, à un désir niais de se contempler dans l’œuvre d’un poète connue en un miroir, ce n’est pas ici qu’on la pourrait voir poindre. » (p. 13-14) 

Charles Péguy 
Texte d’une « conférence lue à Québec et Montréal ». Selon Dugas, ses contemporains avaient tort de coiffer Péguy d’une « auréole de catholicité intégrale ». « Le catholicisme mystique de Péguy est le parent direct de celui de ces moines audacieux et pervers du Moyen Age, qui semaient sur la pierre des cathédrales l’insolence de leur esprit et leurs inquiétudes charnelles. » (p. 34) 

« Sur quelles bases repose donc ce mysticisme de Péguy ? Point de vague aspiration de l’âme, de construction artificielle de l’esprit. Il offre des précisions; il table sur le réel ; il est tout baigné de christianisme. Vraiment, c’est du christianisme modernisé, appliqué aux revendications sociales, et pour tout dire, pas entièrement neuf: droit commun, charité, équité, et ceci déjà moins ancien, moins ancien, moins ancien, égalité, non pas au sens démocratique, vicié par les politiciens qu’aveuglent de sordides intérêts, mais “au sens d’équilibre parfait, d’horizontalité parfaite dans la justice.” Il souhaite, appelle “un niveau de la justice”; il jette dans la lutte quotidienne les virtualités de son âme en vue de réaliser le royaume de la justice et de la vérité sur la terre. C’est un peu moins “chrétien”, je veux dire trop “chrétien”; on entend là, dans ces mots, le cri de la misère sociale, qui, mon Dieu, au cours des siècles, a été si peu entendu, écouté, à cause de l’effrayant égoïsme, des préjugés de caste, et de ces fausses noblesses marinées dans leurs idées acquises. » (p. 50-51) 

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