Le plan du recueil est le suivant : Présentation, par Jean-Guy Pilon; Vues sur les tendances de la poésie canadienne-française, par Michel van Schendel; La poésie et la vie, par Gilles Hénault. Propos sur la poésie et le langage, par Jacques Brault, La poésie et l’homme, par Wilfrid Lemoine, La poésie et l’homme : quelques aspects, par Yves Préfontaine.
Pilon ne fait que mettre en contexte la publication de La poésie et nous. « Ces textes ont été présentés à la première rencontre des poètes canadiens d’aujourd’hui, les 27, 28 et 29 septembre 1957. »
Van Schendel fait un bilan de la poésie canadienne-française à la fin des années 50 et son choix d’auteurs est assez semblable à celui qu’on ferait aujourd’hui. Il donne une bonne place au trio Grandbois-Garneau-Hébert, mais il n’oublie pas Hénault, Giguère, Gauvreau, Lapointe et les poètes de l’Hexagone.
Selon Hénault, on ne peut importer la conception de l’engagement des poètes français de l’après-guerre. « Tout ce que je sais, d’une façon certaine, c’est que nous devons exprimer notre vie à nous, dans la conjonction historique et géographique qui nous est donnée, si nous voulons créer des valeurs dynamiques et viables. »
Pour Brault, la poésie doit trouver un équilibre entre l’expression et la communication. Sans trop appuyer, il désavoue aussi bien la poésie simpliste que celle des automatistes. Selon lui, la langue c’est d’abord la syntaxe et il n’y a pas de syntaxe québécoise, donc inutile de tenter de se différencier en utilisant une langue qui nous serait propre. La poésie doit exprimer tout l’homme et non seulement son engagement social. Et il croit que la poésie, à cause des nouvelles technologies comme le magnétophone, va se rapprocher de plus en plus de l’oral. « Plus que jamais, un poème sera fait pour être entendu. »
Pour Lemoine, la poésie ne saurait se limiter à sa fonction sociale. Le rôle du poète, c’est de « livrer à ceux qui veulent bien les sentir, [ses] frissons d’âme ».
Selon Prefontaine, la poésie est au faite de l’expérience humaine. « Le poète a le pouvoir […] de capter […] certains fragments de certitude nécessaire à l’élargissement de la conscience. » Aussi on ne peut limiter la poésie à sa dimension sociale. Pour Préfontaine, l’expérience surréaliste a montré ses limites, et il faut dépasser le désespoir des Garneau-Hébert-Grandbois qui est le fait d’une société sclérosée. Il conclut : « Nous sommes d’une terre d’amplitude […] À cette terre excessive doit correspondre une poésie excessive. »
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