Albert
Ferland, Mélodies poétiques, Montréal, P. J. Bédard, 1893, 141 pages. (Préface
des Rémi Tremblay et photo de l’auteur en frontispice).
Albert
Ferland est né en 1872. Mélodies poétiques est son premier recueil. Poète
autodidacte et illustrateur, il fera partie de L’École littéraire de Montréal
en 1895. Auparavant, il s’était fait la main dans le « groupe de
Sainte-Cunégonde », lequel réunissait de jeunes artistes, comme Germain
Beaulieu et Edouard-Zotique Massicotte.
Son
recueil est très découpé.
Vers
l’idéal
Dans
un style somptueux, le poète se décrit comme le messager de Dieu, un Dieu qui
s’incarne dans la majesté de l’univers.
Croquis
et pastels
Le
ton est beaucoup plus léger dans les six poèmes qui composent cette partie. Une
jeune fille, des jeux d’enfants, l’aurore, le printemps en sont les principaux
thèmes. « Qu’elle est gentille et qu’on l’admire / Cette blonde aux airs
gracieux! / Son œil, où son âme se mire, / Semble un tout petit coin des
cieux. »
Fantaisies
Une
clochette, des bulles de savon et un cerf-volant inspirent des poèmes dont la
métrique ne dépasse pas trois pieds. Tout cela est bien léger. Suit un poème
d’inspiration fantastique, lugubre, dans lequel le démon côtoie les farfadets.
Autre genre de fantaisie, on l’aura compris.
Mélancolies
Le
passé, l’enfance, les morts, la nature lui inspirent tristesse et mélancolie.
« Oh! Que le bonheur passe vite! / Je n’ai pas encore vingt ans, / Et déjà
ma barque s’agite / Sous le souffle des noirs autans. »
Sur
les fibres du cœur
L’amour
est de tous les vers de cette partie. Des bluettes, comme on disait à l’époque.
Un amour adolescent, idéalisé, parfois en harmonie avec le divin. Et pourtant,
malgré la légèreté, ce sont peut-être les poèmes les plus intéressants du
recueil. Le vers, tout simple, coule de source : « Oh ! que ton œil
rempli d’amour / Facilement se fait comprendre / Et comme il sait bien, tout à
tour, / Se faire charmant, doux et tendre! »
Voix
intérieures
« Comment!
Je suis poète et je n’oserai dire, / De peur que les pervers, les sots puissent
en rire, / Que je reconnais Dieu pour le Maître éternel / Que j’adore son nom,
que je le crains et l’aime »
D’ici
de là
Le recueil
se termine par cinq poèmes adressés à des personnes, dont trois à des
Françaises.
Il
est bien évident que ce recueil est une œuvre de jeunesse. Ferland reprend des
sujets très connus et les traite de façon attendue. On trouve beaucoup de naïvetés et de
maladresses, des fautes de grammaire et de syntaxe, des coquilles. Une
quinzaine d’années plus tard, il publiera Le Canada chanté, son œuvre la
plus pertinente.
Albert Ferland sur le site de la BANQ
Albert
Ferland sur Laurentiana
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