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19 juillet 2019

L’huis du passé

Madame Boissonnault (Marie Dumais), L’huis du passé, Montréal, Chez l’auteure, 1924, 208 pages (Préface de l’abbé Auguste La Palme)

 « Pour servir religion et patrie, Madame Boissonnault, avec la grâce de la femme, l’amour de la mère, l’enthousiasme d’une Canadienne sincèrement éprise, nous révèle un poète d’une rare qualité. » (La Palme)

On trouve deux poèmes liminaires, l’un écrit par un lieutenant-colonel français d’Hyères et l’autre par l’auteure. Ce dernier donne son titre au recueil, L’huis du passé. « J’ouvre l’huis du passé – rien autre ne vaut guère – / Ton prisme, souvenir, rend les vieux jours si beaux! » Elle avait 66 ans lorsqu’elle publie ce recueil.

Le recueil compte quatre parties non titrées, mais qui auraient pu s’appeler : Religion, Amour de mon pays, Maternité, Souvenirs heureux.

Quelques titres de poèmes devraient suffir à donner une bonne idée de la première partie : L’église, Fête-Dieu, Pentecôte, L’angélus, Merci, Seigneur!... « La vie a des rayons, des étoiles, des ombres, / Des averses de pleurs : tribut officiel; / Après les jours de paix nous viennent les jours sombres, / Et puis viendra le ciel! »

Dans la deuxième partie, Jeanne Mance, Madeleine de Verchères, Jeanne Leber, mais aussi le Saint-Laurent, L’île-aux-Basques, Trois-Pistoles ont droit à un poème. C’est dire que son amour du pays ne s’abreuve pas uniquement aux héros et héroïnes de notre histoire, mais aussi au pays physique, habité :  « Si vous n’avez pas vu sa rive enchanteresse, / Si vous n’avez bruni sous sa rude caresse, / Vous ne comprenez pas / Ce que ressent mon cœur quand je revois la plage / Du Saint-Laurent superbe et que sur le rivage / Je marche à petits pas. »

La troisième partie commence par « Mon premier-né ». Suivent « Litanies du petit enfant », « Bébé », « Prière de bébé », etc. « De grands yeux bleus pleins de tendresse, / Une bouche belle à croquer, / Sur ses petits pieds très droits il se dresse / Et prend un air interloqué… » Vous l’aurez deviné, c’est la mère qui s’attendrit sur sa progéniture.

Il est plus difficile de cerner la dernière partie. Beaucoup de poèmes sont dédiés aux gens qu’elle aime, dont son mari décédé, sa sœur, sa mère. D’autres évoquent son enfance dans le Bas du fleuve, un « petit pont », une « vieille maison », bref des souvenirs heureux, des lieux significatifs pour elle, des moments charnières de sa vie. « Du bleu, du bleu, partout! Au ciel et sur la mer… /… / C’est ici qu’autrefois me râpant les genoux, / Sur les galets polis, je venais, comme vous, / Ramasser des oursins, des bourgauds, des coquilles, / Et barboter dans l’onde à hauteur de chevilles… »

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