Jacqueline Francoeur, Aux sources
claires, Montréal, Albert Lévesque, 1935, 147 p. (Édition illustrée par
Simone Hudon)
Le recueil contient cinq parties et leur titre dit assez bien le contenu de chacune d’elles : Joies, Incertitudes,
Paysages, Intérieur et Ferveur. Les joies
viennent de la contemplation de la nature, de l’amitié, de la résurgence de
certains souvenirs. Les incertitudes
sont surtout le fait de la fragilité de l’amour, de la perte de l’enfance. Les paysages qui titillent l’inspiration de
l’auteure sont les fins de jour, l’automne. À l’intérieur, c’est la quiétude de la maison, les plaisirs de la
maternité et la fête de Noël. Enfin, sa ferveur
va aux rois mages, à l’aveugle de Jéricho et aux « saints dormants ».
On a l’impression que les poèmes n’ont
pas tous été écrits à la même époque : certains sont tout à fait des poèmes
d’adolescence (la jeune fille qui rêve d’amour, de maison au bord de la mer…),
alors que d’autres sont un peu plus graves (le temps qui passe, la solitude…),
sans tomber dans le pessimisme.
Les poèmes sont rimés; on trouve
quelques sonnets, des rondeaux.
Aux sources claires se présente en une série de petits tableaux qui illustrent différents moments de la vie quotidienne. « Les joies quotidiennes »,
le premier poème du recueil, donne une idée assez claire du projet de
Jacqueline Francoeur.
LES JOIES QUOTIDIENNES
Clarté des matins; pâle moire
D'un crépuscule aux mois contours;
Printemps légers, automnes lourds;
Ors des heures dans la mémoire;
Rêve, étude, miettes de gloire;
Vieux souvenirs des jeunes jours;
Solitude au limpide cours;
Orgueil des secrètes victoires;
Amitiés; ferveurs, pures
flammes;
Minutes profondes où l'âme
Perçoit la divine splendeur,
Sagement, de vos frêles soies,
Je me tisse un calme bonheur,
O mes quotidiennes joies !
(p. 9-10)
Le recueil a reçu le prix
David en 1935.
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