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18 juin 2024

Totem poing fermé

Louis Geoffroy, Totem poing fermé, Montréal, L’Hexagone, 1973, 59 p.

« Louis Geoffroy appartient à cette nouvelle période de la littérature québécoise qui s’est dessinée vers les années 1965-66 et dont l’éventail des tendances, en poésie, va de la poésie-langage à la poésie-expérience.

Dans Totem Poing Fermé, il libère une immense poésie hétéroclite, où percute la vie moderne nord-américaine sur la toile de fond d’une époque en devenir avec ses chevauchées d’idéalisme, de passions, de sexe, de gadgets et de révoltes, et où catapulte l’émergence du phénomène québécois.

C’est une œuvre audacieuse qui charrie emmêlés le meilleur et le pire: à prendre ou à laisser. Un lexique baroque. Un discours multiple et baroque itou. Violence et tendresse. Une torrentielle ferveur même dans le trivial. La chaotique nécessité de naître à demain. » (Quatrième de couverture)

Encore une fois, un livre qui rassemble des poèmes écrits antérieurement.


BAGATELLES POUR UN MASSACRE (1964)

Cinq poèmes pour décrire un monde apocalyptique. Le mort de l’humanité annoncée : « fauchées / fauchées / elles se sont couchées sans pudeur / molles / flasques / et les mots durs giclent de partout batouque de mon corps ».

MÉDITATIONS (Mai 1968)

Contrebasse, saxophone, flûte, piano et batterie : cinq instruments de musique et une suite d’impressions discontinues qu’ils lui inspirent. Ainsi pour la flûte : « ô douleur de la beauté de ton corps musique / mon sexe est ta flûte rouge où tu siffles un blues / pendant que je m’élève vers des concepts d'absolu et d’éternité // ô beauté de la douceur de tes lèvres ».

LA VICTOIRE AUX POINGS NOIRCIS (1968-69)

Long poème décousu, suite de vers garrochés les uns après les autres, où on sent le désarroi, la peur, une tension difficile à affronter. « lundis désolants où s’arrêtent les joies de courir en proie / les minutes véhiculent les carnets de bals sommaires / et la robe animale luit de ses feux chatoyants / comme une autre saison aux prémices de la feuille / parallèles dansent verticalement aux orifices secrets / les âmes déployées au velours de conduits souterrains // vous remettrez-vous jamais des valorisations tentées ».

HOMME ID-ENTITÉ (6 octobre 1969)

Suite d’images, davantage à portée sociale, que lui inspire le monde qui nous entoure mais aussi plongées dans l’histoire. Passages qui font référence au Québec : 

PETITE ENQUÊTE SOCIOLOGIQUE

ne pousse-t-il dans les mémoires que des arbres de hockey de presse de montréal-matin de minuit d'arctic power de beaux-sapins-rois-des-forêts-que- ta-verdure-nous-est-chère de mainn de camp-dans-le- nord de job stèdé pis de bon boss de pierre lalonde et michèle richard d’agent X-13 de chanteur-français-à- la-belle-gueule-vantée-par-jacques-matti-et-michel-girouard de briques rouge et de petits jésus de vierge marie à saint-bruno et de crédit social à Ottawa de dany aubé à musique-aux-rameaux cochoncetés à qui mieux mieux d’expos cosmomorphiques de tampax sur les cordes à linge de beurre de pinottes et de fèves aux lard à la madame x?

répondons franchement avant que l’éternité ne m’entraîne dans des spéculations moroses.

disons-nous que nous devons retourner à confesse pour mieux baiser les émoluments distingués et hebdomadaires que la beauté du diable nous donne en pâture.

âme ma belle âme ne vois-tu rien venir?

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