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3 janvier 2019

Germaine Guèvremont est dans le domaine public

© Chatelaine
L'oeuvre de Germaine Guèvremont est tombée dans le domaine public le 1er janvier... du moins c'est ce qu'il semble. Avec l’ACEUM, il est possible que ce soit la dernière année que la règle du "50 ans ans après le décès de l'auteur" soit appliquée... à moins que le Canada fasse valoir "l'exemption culturelle". 

Germaine Guèvremont (Germaine Grignon) est née à Saint-Jérôme le 16 avril 1893. Elle est issue d'un milieu qui ressemble peu à celui qu'elle décrira dans son oeuvre romanesque. Son père, Joseph-Jérôme Grignon, avocat et journaliste, préférait par-dessus tout les rêveries solitaires dans la nature. Sa mère, Valentine Labelle, s'adonnait à la peinture et était apparentée au célèbre curé Labelle, le « roi du Nord ». Chez les Grignon, on accordait beaucoup de place à la littérature. Son père et un de ses oncles ont tous deux écrit des livres, bien oubliés aujourd'hui. En outre, elle est la cousine de Claude-Henri Grignon, l'auteur du célèbre Un homme et son péché.

Après des études qui l'amènent jusqu'à Toronto, où elle apprend l'anglais et le piano, elle travaille au palais de justice de Sainte-Scholastique, où ses parents demeuraient depuis qu'elle avait deux ans. Elle écrit aussi quelques articles dans les journaux de l’époque. Lors d'une visite à Ottawa, elle rencontre Hyacinthe Guèvremont et l'épouse en 1916. La mère de son époux est une Beauchemin de Sorel. Après quatre années passées à Ottawa, ils  s'installent à Sorel. Ils auront cinq enfants. Madame Guèvremont partagera bientôt l’amour inconditionnel que son mari voue au Chenal du Moine et aux îles du Lac Saint-Pierre.

À la suite de la mort d'une de ses filles, Germaine Guèvremont sent le besoin d'élargir ses horizons. Elle devient journaliste au journal The Gazette, puis au Courrier de Sorel. En 1935, elle déménage à Montréal. À partir de 1938, elle collabore à la revue Paysanna de Françoise Gaudet-Smet, une revue vouée à la préservation du patrimoine et qui magnifie la vie paysanne. Elle rédige des chroniques mais surtout un feuilleton, Tu seras journaliste, et des contes dont plusieurs auront pour sujet le Chenal du Moine et la famille Beauchemin. En 1942, elle publie un recueil de ses meilleurs contes, En pleine terre.

Encouragée par Alfred Desrochers, elle décide de développer l'univers de ses contes en roman. Elle introduit les personnages du Survenant et d'Angélina. Elle mettra deux ans à écrire cette oeuvre qui paraîtra en 1945 et qui  aura pour titre Le Survenant. Le roman se mérite les prix Duvernay et David au Québec et Sully-Olivier de Serres en France, ce qui le consacre comme oeuvre majeure de la littérature québécoise. En 1947, elle publie avec autant de succès la suite, Marie-Didace. En 1950, ses deux romans sont publiés à New York et à Londres. C'est la gloire. Le Canada lui attribue les plus hautes distinctions littéraires, dont le prix du gouverneur général en 1951. De 1952 à 1955, elle transforme son oeuvre en radioroman. De 1954 à 1960, elle l'adapte pour la télévision naissante. Ce téléroman marque de façon décisive les débuts de la télévision québécoise. Elle essaiera, sans réussir, durant les dernières années de sa vie d'écrire la suite de Marie-Didace et son autobiographie. Elle est décédée en 1968.

Germaine Guèvremont sur Laurentiana
Le Survenant 

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