« Roulades » : « Ornement de chant, succession de notes chantées rapidement sur une seule syllabe. » (PR) Le recueil contient trois parties. La première s’intitule « Simples roulades », la seconde « Heures bleues » et la troisième « Heures grises ». Sur la couverture, on peut lire cette épigraphe d’Horace : « Hoc erat in votis » (Voilà ce que je désirais.) Dans le premier poème, adressé au lecteur, Bernier lui demande « un sourire indulgent / À la naïveté de ces vers de vingt ans ».
Simples roulades
Elle consacre d’abord un poème à son mère, à sa mère, à sa patrie, à Lozeau récemment décédé. Puis vient une série de poèmes qui parlent d’amour et de bonheur. Cette jeune fille, « chercheuse d’idéal », « indomptable rêveuse », est bien décidée à donner un tour joyeux à sa vie : « C’est là toute ma vie, aimer, chanter sans cesse ». Ses rêves sont des rêves d’amour comme chez toutes les adolescentes : « J’avais rêvé pour vous d’un poème vibrant, / Gracieux, amical, à la rime sonore… » Il y a bien quelques courtes réflexions sur l’amour et la connaissance de soi : « Que savent-ils donc ceux qui n’ont jamais aimé? » Il y a bien aussi quelques querelles d’amoureux : « Pour un simple incident, —un caprice de vous— / Je me souviens qu'un soir, vous me boudiez, l'air fade !... / Parce que j'avais mis pour une promenade / Un chapeau qui n'était pas à votre bon goût. » Il se trouve toujours de beaux sentiments pour les chasser : « Malgré le vent qui rage en ce soir monotone, / Il fait chaud dans mon cœur… doucement il fredonne / De joyeux chants d’amour, d’espérance comblés!... »
Elle consacre d’abord un poème à son mère, à sa mère, à sa patrie, à Lozeau récemment décédé. Puis vient une série de poèmes qui parlent d’amour et de bonheur. Cette jeune fille, « chercheuse d’idéal », « indomptable rêveuse », est bien décidée à donner un tour joyeux à sa vie : « C’est là toute ma vie, aimer, chanter sans cesse ». Ses rêves sont des rêves d’amour comme chez toutes les adolescentes : « J’avais rêvé pour vous d’un poème vibrant, / Gracieux, amical, à la rime sonore… » Il y a bien quelques courtes réflexions sur l’amour et la connaissance de soi : « Que savent-ils donc ceux qui n’ont jamais aimé? » Il y a bien aussi quelques querelles d’amoureux : « Pour un simple incident, —un caprice de vous— / Je me souviens qu'un soir, vous me boudiez, l'air fade !... / Parce que j'avais mis pour une promenade / Un chapeau qui n'était pas à votre bon goût. » Il se trouve toujours de beaux sentiments pour les chasser : « Malgré le vent qui rage en ce soir monotone, / Il fait chaud dans mon cœur… doucement il fredonne / De joyeux chants d’amour, d’espérance comblés!... »
Heures bleues
La deuxième partie, sous l’égide de Victor Hugo, célèbre le sentiment de la nature. Tous les motifs romantiques y passent. La nature incite à la rêverie : « Pour l’enivrant plaisir d’errer dans les bois / Seule, je suis partie, en route vers la grève… ». La nature est une consolatrice : « Pour consoler votre âme en pleurs, allez le soir / Promener sous les cieux vos regrets et vos plaintes. ». La nature nous transmet ses états d’âme : « La nature palpite et tous les cœurs sont fous!!! ». La nature nous permet de sentir la présence de Dieu : « Depuis que j’ai cherché le pourquoi du silence / Des grands infinis bleus – gouffre muet – immense! / Où l’œil se perd en Dieu, laissant l’âme au tourment! »
La deuxième partie, sous l’égide de Victor Hugo, célèbre le sentiment de la nature. Tous les motifs romantiques y passent. La nature incite à la rêverie : « Pour l’enivrant plaisir d’errer dans les bois / Seule, je suis partie, en route vers la grève… ». La nature est une consolatrice : « Pour consoler votre âme en pleurs, allez le soir / Promener sous les cieux vos regrets et vos plaintes. ». La nature nous transmet ses états d’âme : « La nature palpite et tous les cœurs sont fous!!! ». La nature nous permet de sentir la présence de Dieu : « Depuis que j’ai cherché le pourquoi du silence / Des grands infinis bleus – gouffre muet – immense! / Où l’œil se perd en Dieu, laissant l’âme au tourment! »
Heures grises
« Au bonheur, j’ai trop cru, j’en ai fait mon délire… / …Un jour le Destin me trahit! / J’ai reconnu sa loi… J’ai compris son empire / Et mon cœur soudain pâlit. » La déception amoureuse, on l’aura deviné, est à l’origine de presque toutes les « heures grises » que la poète évoque : « Que me font ces beaux soirs de clartés opalines / Où la lune rayonne en des lueurs divines, / Rien ne me parle plus, tout me semble hagard / Sans ton regard. ». Cependant il y a toujours ce refus de s’abandonner au désespoir « Tu ne sauras jamais tous ces amers pensers / Car je ne voudrais pas, non jamais attrister / D’une larme, la fête où l’on rit à la vie!... » On lit aussi cette idée que tout bonheur doit rendre au malheur son dû: « Tu paieras de tes pleurs, […] / Ta dette de Bonheur des heures trop heureuses! ». Cette partie plus sombre se termine sur divers événements, légers ou graves, qui ont assombri la vie de la poète : les « bouderies » de sa Muse, la souffrance des gens malheureux, la peine d’un enfant durement rabroué, la mort du frère aîné, etc.
« Au bonheur, j’ai trop cru, j’en ai fait mon délire… / …Un jour le Destin me trahit! / J’ai reconnu sa loi… J’ai compris son empire / Et mon cœur soudain pâlit. » La déception amoureuse, on l’aura deviné, est à l’origine de presque toutes les « heures grises » que la poète évoque : « Que me font ces beaux soirs de clartés opalines / Où la lune rayonne en des lueurs divines, / Rien ne me parle plus, tout me semble hagard / Sans ton regard. ». Cependant il y a toujours ce refus de s’abandonner au désespoir « Tu ne sauras jamais tous ces amers pensers / Car je ne voudrais pas, non jamais attrister / D’une larme, la fête où l’on rit à la vie!... » On lit aussi cette idée que tout bonheur doit rendre au malheur son dû: « Tu paieras de tes pleurs, […] / Ta dette de Bonheur des heures trop heureuses! ». Cette partie plus sombre se termine sur divers événements, légers ou graves, qui ont assombri la vie de la poète : les « bouderies » de sa Muse, la souffrance des gens malheureux, la peine d’un enfant durement rabroué, la mort du frère aîné, etc.
L’inspiration est très modeste. Il y a beaucoup de naïveté, d’innocence dans ces vers. Je reconnais quand même à la poète le sens de la mélodie. Le titre est bien choisi.
(à Gervaise)
Les meilleures amours, ce sont les plus discrètes,
Celles que l'on chérit dans les replis du cœur,
Qui nous causent pourtant quelques douleurs secrètes,
Meilleures que toute douceur !
Celles dont on doute et dont toujours on se leurre,
Dont l'amertume est chère et le tourment si doux !
Que jamais l'on n'oublie et que toujours l'on pleure,
Qu'on voudrait chanter à genoux...
Celles dont l'ironie amèrement nous blesse
Que tout chagrin rappelle et qu'on regrettera
Soudain pendant la fête et les chants de liesse,
- Qu'au tombeau l'on emportera !...
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