Germaine Guèvremont (Germaine Grignon) est née à Saint-Jérôme le 16 avril 1893. Elle est
issue d'un milieu qui ressemble peu à celui qu'elle décrit dans son œuvre
romanesque. Son père, Joseph-Jérôme Grignon, était avocat et journaliste. Sa
mère, Valentine Labelle, s'adonnait à la peinture et était apparentée au
célèbre curé Labelle, le « roi du Nord ». Chez les Grignon, on
accordait beaucoup de place à la littérature. Son père et un de ses oncles ont
tous deux écrit des livres, bien oubliés aujourd'hui. En outre, elle est la
cousine de Claude-Henri Grignon, l'auteur du célèbre Un homme et son péché.
Après des études qui l'amènent à
Toronto, où elle apprend l'anglais et le piano, elle travaille au palais de
justice de Sainte-Scholastique. Ses
parents y demeuraient depuis qu'elle avait deux ans. Elle écrit aussi quelques
articles dans les journaux. Lors d'une visite à Ottawa, elle rencontre
Hyacinthe Guèvremont et elle l'épouse en 1916. La mère de son époux est une
Beauchemin de Sorel. Après quatre années passées à Ottawa, le couple s'installe
à Sorel. Ils auront cinq enfants. Madame Guèvremont partagera bientôt l’amour
inconditionnel que son mari voue au Chenal du Moine et aux îles du Lac
Saint-Pierre.
À la suite du décès d'une de ses
filles, Germaine Guèvremont sent le besoin d'élargir ses horizons. Elle devient
journaliste au journal The Gazette, puis au Courrier de Sorel. En
1935, elle déménage à Montréal. À partir de 1938, elle collabore à la revue Paysanna
de Françoise Gaudet-Smet, une revue vouée à la préservation du patrimoine et
qui magnifie la vie paysanne. Elle rédige des chroniques mais surtout un
feuilleton, Tu seras journaliste, et des contes dont plusieurs auront
pour sujet le Chenal du Moine et la famille Beauchemin. D’ailleurs, en 1942,
elle publie un recueil de ses meilleurs contes, En pleine terre.
Voir aussi le Fonds Antoine Desilets