Germaine Guèvremont (1893-1968)

Germaine Guèvremont (Germaine Grignon) est née à Saint-Jérôme le 16 avril 1893. Elle est issue d'un milieu qui ressemble peu à celui qu'elle décrit dans son œuvre romanesque. Son père, Joseph-Jérôme Grignon, était avocat et journaliste. Sa mère, Valentine Labelle, s'adonnait à la peinture et était apparentée au célèbre curé Labelle, le « roi du Nord ». Chez les Grignon, on accordait beaucoup de place à la littérature. Son père et un de ses oncles ont tous deux écrit des livres, bien oubliés aujourd'hui. En outre, elle est la cousine de Claude-Henri Grignon, l'auteur du célèbre Un homme et son péché.

Après des études qui l'amènent à Toronto, où elle apprend l'anglais et le piano, elle travaille au palais de justice de Sainte-Scholastique.  Ses parents y demeuraient depuis qu'elle avait deux ans. Elle écrit aussi quelques articles dans les journaux. Lors d'une visite à Ottawa, elle rencontre Hyacinthe Guèvremont et elle l'épouse en 1916. La mère de son époux est une Beauchemin de Sorel. Après quatre années passées à Ottawa, le couple s'installe à Sorel. Ils auront cinq enfants. Madame Guèvremont partagera bientôt l’amour inconditionnel que son mari voue au Chenal du Moine et aux îles du Lac Saint-Pierre.

À la suite du décès d'une de ses filles, Germaine Guèvremont sent le besoin d'élargir ses horizons. Elle devient journaliste au journal The Gazette, puis au Courrier de Sorel. En 1935, elle déménage à Montréal. À partir de 1938, elle collabore à la revue Paysanna de Françoise Gaudet-Smet, une revue vouée à la préservation du patrimoine et qui magnifie la vie paysanne. Elle rédige des chroniques mais surtout un feuilleton, Tu seras journaliste, et des contes dont plusieurs auront pour sujet le Chenal du Moine et la famille  Beauchemin. D’ailleurs, en 1942, elle publie un recueil de ses meilleurs contes, En pleine terre.