Cécile Cloutier, Mains de sable, Québec, éd. de l’Arc, 1960, n. p. [40 p.] (Coll. De l’Escarfel) (couverture : Jean Miville-Deschênes).
Cécile Cloutier (1930-2017) a écrit plusieurs livres. Mains de sable est son premier. Les poèmes sont datés de 1955.
Les poèmes sont courts, très métaphoriques.
« Je voulais boire la mer / Avec la soif de mes cinq doigts / Fixer toute fragilité / À la permanence / D’une tige de roc ».
Ces cinq vers, qui terminent le premier poème, introduisent bien le recueil. Au départ se trouve un monde instable qu’il s’agit d’ancrer. L’eau et la vague d’une part, la pierre et l’île d’autre part sont des motifs qu’elle exploite pour exprimer cette tension.
« Prends ton chemin / Par la main / Et / Conduis-le / Au havre / D’un vent de pierre ».
Cloutier rêve d’un monde où règnerait l’harmonie, où l’on pourrait se reposer : « J'ai fait un rêve doux / Comme une vague / Qui ne meurt jamais / Parce qu’elle n’a pas de grève / Où reposer deux pesants bras liquides / Qui n’en peuvent plus des flots ».
Le dernier poème, intitulé « Tombeau », remet tout en question :
Tu n'avais pas encore mis
Tous les chemins à tes pieds
Comme des souliers
Ni vérifié le sable
De tous les rivages
Entre tes doigts
Ni mesuré la profondeur des racines
De tous les arbres
Ni dessiné toutes les fumées
De tes mains
Nii compté toutes les heures
Du monde
Tu n’avais pas encore essayé la vie
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