Cécile Cloutier, Cuivre et soies, Montréal, Éd. du jour, 1964, 75 p. (Coll. les poètes du jour)
Le livre
ne fait pas plus de 40 pages puisque les poèmes de Mains de
sable sont repris dans la deuxième partie.
Cuivre
et soies est donc le deuxième recueil de Cloutier. Les poèmes sont tout
aussi courts, mais moins transparents. On note une certaine recherche verbale, absente
dans son précédent opus.
Le
sujet est le même. Déjà le titre, Cuivre et Soies, évoque cette tension entre
le volatil et le solide. Cloutier poursuit sa quête d’un monde permanent,
durable : « J'ai besoin / De cette dure certitude / Des métaux / De
la sécurité des montagnes / Dans un paysage / Fixé // O ce rejet de la danse / Dans
un univers / De bronze »
Les relations
amoureuses, absentes du précédent recueil, deviennent un élément important de
sa quête, toutes fragiles qu’elles soient : « Je me suis faite pays
de soie / Dans l'auberge de tes bras / Je suis devenue // Île / Drapée de tes
caresses / Dans le palais de lin / De nos deux corps noués ».
Le recueil se termine par un questionnement sur la capacité des mots, donc de la poésie, à fixer le réel qui nous entoure.
Les mots de mots ne suffisent plus
Il faudrait des
noms de fer
Ou de lilas à
corolles noires
Des verbes de
pierre
Au temps
Arrête
J'ai besoin d'un livre
D'encre d'acier
A pages de béton
Vêtu d'une
couverture de montagnes
Que la terre
Cette femme
première
Glisserait à son
doigt
Comme le fleuve
Porte
La bague du pont
Aucun commentaire:
Publier un commentaire