24 septembre 2025

Cuivre et soies

Cécile Cloutier, Cuivre et soies, Montréal, Éd. du jour, 1964, 75 p.
(Coll. les poètes du jour)

Le livre ne fait pas plus de 40 pages puisque les poèmes de Mains de sable sont repris dans la deuxième partie.

Cuivre et soies est donc le deuxième recueil de Cloutier. Les poèmes sont tout aussi courts, mais moins transparents. On note une certaine recherche verbale, absente dans son précédent opus.

Le sujet est le même. Déjà le titre, Cuivre et Soies, évoque cette tension entre le volatil et le solide. Cloutier poursuit sa quête d’un monde permanent, durable : « J'ai besoin / De cette dure certitude / Des métaux / De la sécurité des montagnes / Dans un paysage / Fixé // O ce rejet de la danse / Dans un univers / De bronze »

Les relations amoureuses, absentes du précédent recueil, deviennent un élément important de sa quête, toutes fragiles qu’elles soient : « Je me suis faite pays de soie / Dans l'auberge de tes bras / Je suis devenue // Île / Drapée de tes caresses / Dans le palais de lin / De nos deux corps noués ».

Le recueil se termine par un questionnement sur la capacité des mots, donc de la poésie, à fixer le réel qui nous entoure.

Les mots de mots ne suffisent plus
Il faudrait des noms de fer
Ou de lilas à corolles noires
Des verbes de pierre
Au temps
Arrête

J'ai besoin d'un livre
D'encre d'acier
A pages de béton
Vêtu d'une couverture de montagnes
Que la terre
Cette femme première
Glisserait à son doigt
Comme le fleuve
Porte
La bague du pont

Cécile Cloutier

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