5 juin 2013

La part sèche

Jean-Louis Lessard, La Part sèche, Québec, Le Lézard amoureux, 2013, 66 pages.

Après avoir critiqué (et mis en valeur, je l’espère) plus de 450 « vieux » livres, je vais déroger à ma règle et présenter une « nouveauté »,  un recueil de poésie dont je suis l’auteur. Il parait ces jours-ci au Lézard amoureux, une maison d’édition de Québec qui compte dans son catalogue quelques auteurs reconnus, comme Margaret Atwood, Gaétan Soucy, François Charron, Christiane Frenette… Bien entendu, il est bien vu d’associer mon nom à ces auteurs, mais je suis redevable au Lézard amoureux et la moindre des choses, c'est de faire la promotion du livre. Soyez-en certains, il n'y a pas vraiment d'argent à la clef ni pour l'auteur ni pour l'éditeur. Quant au contenu, je laisse aux autres le soin de le décortiquer. Le recueil est disponible dans les « bonnes librairies ». Si vous n’êtes pas un lecteur de poésie, mais qu’il vous ferait plaisir d’y jeter un œil, ne serait-ce parce que vous vous demandez comment un blogueur de vieux livres peut écrire un recueil de poésie, vous pouvez toujours en suggérer l’achat au responsable de la bibliothèque que vous fréquentez. Du même coup, le recueil trouvera écho chez d'autres lecteurs. Et si vous avez le gout de me bloguer, allez-y, cela fera plaisir.




Aperçu du recueil

« Observer, consentir, se défaire, alléger : voici peut-être les quatre points cardinaux de la figure du promeneur qui traverse le premier recueil de poèmes de Jean-Louis Lessard, La part sèche, publié ce printemps aux éditions du Lézard amoureux. Prenant pour toile de fond une campagne composée de champs, de rives et de jardins discrètement animés par l’ombre des saisons et des souvenirs, l’ouvrage esquisse à petits traits les images d’une vie et, dans ce sillage, une réflexion sur les pertes, les oublis, les concessions et les abandons auxquels accule la vieillesse :

remisés les tourments
en espérant que novembre
les garde au sec

ce sont de toutes petites peines
qu’on entretient
comme des rosiers
dont on craint de perdre la souche

Avec un goût du mot rare et ancien, d’étonnantes et minutieuses références à la botanique et à l’architecture, une découpe de vers très sûre et un sens aigu du détail, l’auteur développe un art du poème bref, tout en retenue, qui traduit bien l’impératif de dépouillement habitant le sujet des poèmes.

Pour ce dernier, contre l’idée de l’âge qui le gagne ou du chemin qui se raréfie, il s’agit de dégager de nouveaux espaces où aménager lumières, paysages et mots : « dans la visée / le cordeau des allées / l’ordre des semis / l’année qu’il faut tirer // si fier de bouger / de lever des plans / d’inventer des cadastres / comme si le vent ne suffit pas ». Sans effusion, avec un réalisme tramé de demi-teintes, la poésie de Lessard aborde ici la question de l’usure des êtres, cette « part sèche » qu’en toute lucidité, l’auteur s’emploie à repérer, évaluer, mesurer, afin d’en rendre compte, mais aussi pour rappeler, avec et sans ironie, qu’elle s’accompagne de l’opulence, toujours renouvelée, de la nature et d’un approfondissement du regard que l’on porte sur les choses. » (Communiqué de presse)

1 commentaire:

  1. Il fait vraiment plaisir de vous lire et je suis certains que plusieurs lecteurs sont aussi d'accord! J'ai découvert de nombreuses oeuvres insoupçonnées ici et je ne peux que vous en dire merci. Lorsque j'avais mes cours de littérature québécoise à l'université, on parlait de telles ou telles oeuvres et je savais que j'avais déjà entendu, voir lu les titres quelque part.

    Merci beaucoup pour un si beau travail.

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