Duguay, Camille, La Veillée de Noël, Beauceville,
L'éclaireur, 1926 68 pages.
Jacques et Marie sont des
cultivateurs qui ont perdu leurs deux fils, l’un à la guerre, l’autre lors de
la grippe espagnole. Ils n’ont qu’une fille, Marthe, qui enseigne à La Sarre en
Abitibi. C’est la veille de Noël et elle vient passer le temps des Fêtes avec
ses parents. Elle a deux prétendants : Henri Boisvert, dit Henry Greenwood,
travaille dans les manufactures aux États-Unis; Jean est le fils du cultivateur
voisin. Son père voudrait qu’elle poursuive la tradition familiale et qu’elle épouse
Jean; sa mère préférerait qu’elle choisisse Henry (ils prononcent « Hennéré »).
Tout le monde se moque de ce Greenwood, un Canadien français à moitié
anglicisé, sauf la mère qui voit en lui un « monsieur ».
Marthe reçoit pendant la messe de
minuit une illumination qui lui fait voir en Jean son futur époux. Pendant la même
soirée, ils conviennent de se marier à
l’été. Ceci fait le bonheur du père qui craignait que sa terre, dans sa famille
depuis toujours, soit cédée à des étrangers.
C’est du théâtre on ne peut plus
élémentaire. La pièce compte deux actes : la soirée de Noël et le
Réveillon. Entre les deux a lieu la messe de minuit. Des chansons et un tableau
sont censés la représenter. Le propos n’a pour but que de servir la thèse
agriculturiste de l’auteur. Beaucoup de « veilleux » assistent au
réveillon, dont le maître chantre, l’organiste et le postier. Les répliques
sont longues et l’intrigue principale est noyée dans les préparatifs et les
réjouissances du Réveillon. L’action est souvent suspendue pour laisser place à
des chansons et à des danses traditionnelles.
Extrait de la préface
« Nous irons plus loin,
puisque le théâtre doit être avant tout éducationnel, et nous donnerons une
leçon d'actualité en faisant revivre les plus belles traditions qui ont été les
poétiques fleurons de notre race, naissante, et les compagnes nécessaires à sa
vitalité dans l’épanouissement de ce jeune peuple, dont nous nous réclamons
avec fierté, le peuple canadien-français, fier de son passé glorieux, de sa mentalité
gauloise, de son affirmation comme nation, de ses espérances et de sa foi en
l'avenir. »
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