Denis Vanier, Le clitoris de la fée des étoiles, Montréal, Les Herbes rouges, n° 17, 1974, 64 p.
À nouveau, le
titre fait référence à la sexualité féminine... La « fée des étoiles »
était le surnom de sa compagne Josée Yvon. On a droit à des photos de son sexe, et même en gros plan rapproché. Tout
cela est voulu et assumé : il faut détruire les tabous concernant la
sexualité (des femmes?) et, accordons-leur, il est vrai que malgré la « libération
sexuelle » plusieurs tabous subsistaient.
Le recueil est
imprimé sur fond rose aux Herbes rouges. Le paratexte est important : on retrouve un extrait du code pénal, des
illustrations originales et/ou reproduites, un exergue de Nietzsche, une
préface (une autre!) du Bison ravi (dans laquelle il réfléchit sur l’engagement
de l’écrivain dans un « état fasciste »), des citations et à une
postface de Josée Yvon.
Je ne peux pas
dire que Le clitoris de la fée des étoiles ajoute quoi que ce soit du
point de vue idéologique ou esthétique à l’œuvre de Vanier. La seule nouveauté, c’est l’arrivée de Josée Yvon
dans le champ littéraire.
Voyons un peu
le contenu.
Pour le sexe,
on a l’embarras du choix : « Je lui mange ses anti-corps /
pénètre jusqu’à l’origine qui sent le fromage / le clitoris de la fée des
étoiles saigne entre mes dents / dilue ses désirs dorés dans l’eau des
lèvres ».
Le système
capitaliste : « Les femmes des membres du parti / arrivent en mustang
/ un ouvrier dans le coffre / étranglé avec sa médaille ».
Le système
judiciaire : « À St-Vincent-de-Paul / les narcomanes et les
terroristes condamnés / sont automatiquement référés au Dr Gustave Morf / chef
du service pasychiatrique / qui immédiatement leur administre / une séance de
chocs / sans anesthésie froid ni curare ».
La
vulgarité : « Les images obscènes sont là pour nous rappeler les
exigences d’une conscience libérée et subversive ».
La nourriture
chimique : « J’écoute Yvon Dupuis / pendant que le jambon cuit dans
pisse de singe / la cuisine sent comme chez le sale Steinberg ».
L’action
violente : « vous ne nous connaissez pas / l’ordre de votre
liquidation est encore secret / nous nous incrusterons comme des emblèmes
mongols / nous frapperons n’importe où n’importe quand / surtout dans le dos ».
Quant à Josée
Yvon, qui signe le dernier poème du recueil, elle affirme vouloir aller encore plus loin : « le clitoris
déclenche le grand mécanisme d’une révolte sans fin ». Elle termine
par une déclaration d’amour (ou de dépendance) à l’égard de son conjoint :
« Vanier, mon bel ange sombre et rose / toi ma femme qui m’encule / mon
Vanier violent et fragile / je peux seulement être dans tes bras, c’est la
seule place que je veux être où je veux mourir. »
Denis Vanier sur Laurentiana
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Le clitoris de la fée des étoiles
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