12 décembre 2025

Férie. Conte du jour de l’An


Cécile Chabot, Férie. Conte du jour de l’An, Montréal, Beauchemin, 1962, 63 pages (Dessins de l’auteure)

En 1944, Cécile Chabot a publié chez Fides deux contes de Noël qui sont des classiques dans le genre « Contes de Noël ». Les deux recueils sont rehaussés d’illustrations exceptionnelles de Chabot qui était aussi peintre. (Je viens de republier les deux comptes rendus que je leur avais consacrés en 2017).

Dix-huit ans plus tard, Cécile Chabot a ajouté un troisième volet à ses contes de Noël, intitulant l’ensemble « Contes du ciel et de la terre ». Les deux premiers recueils, publiés en 1944, étaient consacrés à Noël et à l’Épiphanie, mais le jour de l’An n’avait pas été abordé. En 1962, l’autrice a non seulement ajouté ce troisième volet, mais elle a également réécrit les textes (un récit plus classique) et réalisé de nouvelles illustrations pour les deux contes de 1944. Cette nouvelle édition a été publiée chez Beauchemin.

Pour bien comprendre le résumé qui va suivre, il faut relire Imagerie.

Après Noël, encouragée par la population de Sainte-Pétronille, la Sainte Famille décide de rester sur l’île, ravie de rencontrer les insulaires. Tous viennent leur rendre visite et les couvrir de petites attentions. Joseph et Marie se réjouissent de l’ambiance joyeuse qui anime les habitants. Le jour de l’An, en après-midi, Dieu leur offre deux superbes chevaux.  Ils vont découvrir Sainte-Pétronille et remercier les habitants pour leur accueil chaleureux. Une fois de retour à l’église, le curé, sa servante et le bedeau les invitent à partager le repas traditionnel du Nouvel An.

Cette trilogie, c’est un trésor national. Encore une fois soulignons la beauté des illustrations et la voix poétique que l’autrice emprunte pour raconter une histoire aussi simple.

On peut sans doute l’inscrire dans la lignée des grands auteur.trice.s de contes de Noël : Joséphine Marchand, Louis Fréchette, Louis Dantin.


7 décembre 2025

Paysannerie. Conte des Rois

Cécile Chabot, Paysannerie. Conte des Rois, Montréal, Fides, 1944, 70 pages (Dessins de l’auteure)

C’est la fête des Rois. On est toujours à Sainte-Pétronille et Joseph est toujours aussi grognon. Il a assez durement morigéné le bedeau parce que celui-ci n’a pas trouvé de chameaux et de rois mages pour animer la crèche.  Peut-on concevoir une telle fête sans chameaux? Ce serait bien la première fois que l’enfant-Jésus serait privé d’un spectacle qui lui fait tant plaisir. Mais le sacristain, que même le curé considère comme un peu bizarre, n’a pas dit son dernier mot. En pleine messe des Rois, alors qu’on ne l’attendait plus, il entre dans l’église avec  un cheval — qui vaut bien un chameau —, et trois paysans de l’île, pour remplacer Gaspard, Melchior et Balthazar. En fait, l’un des paysans a cédé sa place à sa femme et à ses deux enfants. Et plutôt que l’or, l’encens et la myrrhe, ils ont apporté des produits de la ferme, des confections artisanales, des petits animaux domestiqués et même un esturgeon tiré du fleuve. Et tout ce beau monde — et même le cheval — au moment du Sanctus , de s’agenouiller devant l’Enfant-Jésus.

Ce que j’ai dit d’Imagerie, je pourrais le répéter ici, c’est charmant.  

En 1962, Chabot a réuni, sous le titre « Contes du ciel et de la terre », Imagerie et Paysannerie et leur a ajouté un troisième volet : Férie. (Je présente la suite dans mon prochain blogue.)

Cécile Chabot sur Laurentiana
Vitrail (1939)
En pleine terre  de Germaine Guèvremont.


 

 

6 décembre 2025

Imagerie. Conte de Noël

 Cécile Chabot, Imagerie. Conte de Noël, Montréal, Fides, 1944, 69 pages (Dessins de l’auteure)

Joseph et Marie quittent leur atelier de la rue Saint-Jean, à Québec, de façon un peu précipitée.  Comme toujours, Joseph s’inquiète. C’est à Sainte-Pétronille, sur l’île d’Orléans, qu’ils doivent se rendre cette année. Une crèche les attend. Ils n’ont pas de voiture et le périple s’annonce difficile, surtout pour Marie qui porte l’enfant Jésus. Leur voyage se complique un peu plus quand une tempête éclate et qu’ils se perdent. Se pourrait-il que Sainte-Pétronille ait une crèche vide la nuit de Noël?  Un bon Samaritain, qui revient du marché de Québec, finit par passer par là. Il les fait monter dans son berlot et les dépose juste devant l’église. Marie et Joseph prennent leur place dans la crèche. L’âne, le bœuf, les anges, les moutons et les bergers sont déjà installés. Joseph, fatigué, suit le conseil de Marie et décide de faire un roupillon. Quand il se réveille, il est presque minuit et Marie dort. Tous les personnages de la crèche se sont animés. Dans le berceau, l’enfant Jésus  le regarde et lui sourit. 

Cécile Chabot a vraiment réussi son pari, raconter une histoire vieille comme le monde en la renouvelant sans la dénaturer. Son petit conte de  Noël, qui mélange réalisme et féerie, elle  l’a enrichi d’illustrations qui allient sobriété et beauté. Bref, tout est du meilleur goût dans ce récit poétique, qui s’adresse tout autant aux enfants et qu’aux plus grands qui ont gardé un brin de leur âme d’enfant. 

Une seconde édition a été publiée en 1962 chez Beauchemin. Le poème a été mis en musique par Hector Gratton (voir ci-dessous).

Cécile Chabot sur Laurentiana
Cécile Chabot
Vitrail (1939)
Légende mystique (1942)
Paysannerie : conte des rois (1944)
Imagerie : contes de Noël (1944) 
En pleine terre  de Germaine Guèvremont.






Pub trouvée dans le livre
 
Radio-Monde 1943