Louis C. O'Neil, Contes de Noël, Sherbrooke,
Apostolat de la Presse, 1959, 171 p. (1ère édition : 2
vol., 1951)
Le
recueil contient 13 contes qui ont peu à voir avec ce qu’on présente traditionnellement
comme des « contes de Noël », c’est-à-dire des histoires où priment de
bons sentiments qui font appel à l’émotivité du lecteur. Vous savez un « cœur
dur » qui se laisse attendrir ou un pauvret qui est secouru par une âme
charitable. Les contes d’O’Neil ne s’adressent pas aux enfants… peut-être aux
adolescents… d’autrefois. Plus souvent qu’autrement, ils font appel à
l’imaginaire religieux des gens d’une autre époque : le ciel, les anges,
les moines, les servants de messe, Bethléem…
Ce
sont des récits dans lesquels l’intrigue est réduite au minimum. L’auteur a plutôt opté pour la fantaisie dans
le choix de ses personnages : des loufoques, des mystérieux, des animaux,
des fleurs, des astres… On observe aussi
une recherche au niveau du langage, d’ordre poétique, parfois sur-écrit, ce qui
peut gêner un jeune lecteur.
Quatre
contes sont construits sur le même modèle : tour à tour, ce sont les
oiseaux (La volière est « aux oiseaux »), les animaux (Noé
prépare Noël), les fleurs (Marie parle aux fleurs) et les astres (Les
astres à la crèche) qui se regroupent pour rendre hommage à l’enfant Jésus.
Par exemple, dans La volière est « aux oiseaux », l’auteur
offre un court rôle à une multitude d’oiseaux qu’il se plaît à énumérer. Même Noël dans la vitrine est un peu
conçu de la même façon : les jouets s’animent à savoir qui aura droit à la
grande vitrine du magasin.
D’autres
contes mettent en scène des personnages un peu facétieux, par exemple un moine
qui finit par abimer toutes les statues tant il est maladroit (Paphnuce dans
le plâtre), ou un sacristain qui joue un mauvais tour aux enfants de chœur (Les
démons de sacristie). Pour continuer dans la veine des contes qui font sourire
plutôt qu’émouvoir, citons Quasimodo (une chatte donne naissance à ses
chatons dans la crèche) et Entretien avec Saint-Nicolas (une jeune fille
espiègle bombarde Saint-Nicholas de questions pendant qu’il répare sa poupée). «
Ieschou » (La naissance de Jésus), Noël dans le clocher (Les
cloches morigènent la dernière venue qui n’arrive pas à donner un do), La
crèche de neige (Un homme crée les personnages de la crèche avec de la
neige), et Le boeuf de la crèche raconte ses randonnées (Le bœuf
regrette que le mercantilisme contemporain ait remplacé la magie d’autrefois)
viennent compléter le tableau.
Ce
recueil a connu deux éditions, signe qu’il a eu un certain succès. Quant à moi,
les contes de Fréchette,
Joséphine
Marchand et Louis
Dantin lui sont supérieurs. Louis O’Neil l’a dédié à sa femme et à ses six
enfants. Il y a beaucoup d’illustrations, mais l’artiste n’est pas nommé.
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