Marie G. Laberge, Halte, Québec, Éd. de l’Arc, 1965, 59 p. (collection de l’escarfel) (Illustrations de l’autrice).
Marie Laberge était sans doute une femme déterminée, ce qu’on saisit dès les premiers poèmes :
Je suis comme je suis
Et je suis de ma race
L'écorce rude
Dans le vent, échevelée
La révolte fut mon école
Les jeux de l’enfance
L'obstacle à briser
L'été a mis entre mes bras
des immortelles
Je me laisse gagner à l'ivresse de vivre
A chaque aube nouvelle
L’éternité d'un jour
Elle clame son besoin de liberté, loin des interdits : « Malheur aux amours qui se cachent / pareilles aux malfaiteurs ». Elle réclame le droit d’être vraie : « C’est assez entre nous / de ces fleurs de papier / Politesses hypocrites et décors de théâtre / Parfums sucrés à quatre sous ». L’amour, bien entendu, est un élément d’une vie peine et entière. Cependant, il ne suffit pas de dire, la vie est plus compliquée que cela : « Tout ce qui n'est pas comblé, ce qui souffre / et qui péniblement respire / ce qui vit à moitié / Ce grand besoin d’astre qui flambe / Ce vouloir de naître à chaque instant / Qu’est-ce en l’homme que cela? » Rien ne peut la faire renoncer à ses convictions :
Je chercherai toujours en moi-même
L'arbre le plus droit
Le roc le plus solide
Les racines les plus têtues
Dans le mâchefer des jours
Et l’éternité immuable
A l’assaut de ce monde si vaste
Des planètes qui tournent
à mourir de vertige
Des milliers de soleils
à rendre fou.
Poésie toute simple, mais de qualité, qui traduit bien l’esprit du début des années 60, telles que vécues par la plupart des jeunes (et moins jeunes).
Marie G. Laberge sur Laurentiana
Halte
D’un cri à l’autre (à venir)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire